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Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/279

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« Vous partez samedi ! reprit-il une seconde fois ; vous ne pouvez pas retarder ce départ ?

— Pourquoi le retarder, dit-elle, puisqu’il ne peut être évité ?

— Et vous n’avez pas de chagrin de quitter Paris, vos amies, ma cousine de Bronchelles, cette maison où vous avez demeuré trois ans ?…

— Oh ! si, quoique vous en doutiez, je laisse ici de grands regrets ; mais il n’y a que vous autres, Français, pour ne savoir point partir. Vous êtes comme des enfants, chaque fois qu’il s’agit de rompre les secrètes attaches qui vous lient à ceux que vous aimez, aux choses mêmes, jusqu’à vos maisons ! Changer de lieux, pour vous, c’est comme changer d’âme. Nous sommes, nous autres, élevés d’une façon bien différente.

— Je suis désolé de vous voir partir redit Nouvel sans suivre cette rude philosophie étrangère.

Et quelque chose de si vif passa dans cette exclamation, qu’Ogoth le remarqua avec surprise ; mais elle continua :

« Vous voyez bien, il nous faut poursuivre dès ce soir la lecture de cette Johannah qui vous intéresse tant. »

Et, volontaire comme elle l’était toujours un