Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/300

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la première fois, sa force. Pauvre et charmante fille, de qui l’on avait osé dire qu’elle ne connaissait pas la Douleur ! Mme de Bronchelles se leva presque gênée par ce calme regard sans larmes, dans lequel tant de souffrance orgueilleuse se lisait pourtant, elle prit l’étudiante comme on prend un enfant désolé, et la força de fléchir la tête sur son épaule. « Pleurez, mais pleurez donc ! » lui disait-elle.

Et Ogoth pleura, moins d’un chagrin ancien déjà et devenu latent, que de douceur, parce qu’on n’est pas éternellement et sans se lasser dur contre sa propre souffrance, et que l’amitié domine plus encore les âmes fières que l’orgueil. Elle eut à peine des larmes, il est vrai ; ses paupières rougirent et ses yeux furent troublés simplement ; mais l’on sentait ce cœur de femme, si puissant, se fondre.

« Chère Ogoth, lui disait Mme de Bronchelles, vous êtes et vous serez toujours l’honneur même ; votre alliance ne saura que dignifier celui que vous épouserez. Si vous le permettez, je dirai tout à Nouvel ; il ne vous en chérira que plus. Dites, Ogoth, me laissez-vous libre de lui expliquer votre scrupule ? »

Mlle Bjoertz se dégagea d’un mouvement où