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Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/301

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l’on voyait, sous la grâce, sa fermeté la ressaisir.

« Oui, que M. Nouvel apprenne tout, et que dans cette marque de confiance et d’estime il voie à quel point je lui suis reconnaissante. Dites-lui… »

Elle s’arrêta, et le placide sourire habituel revint à ses lèvres ; il lui revint avec la pensée d’ironie qu’elle avait à cette minute, sans méchanceté, sans amertume. C’était un sourire d’indulgence pour l’homme dont Vittoria lui avait révélé les calculs à propos d’Annette, et dont elle connaissait les faiblesses.

« Dites-lui que je ne possède rien.

— Je le lui ai dit, Ogoth, et vous voyez combien il lui importe peu…

— Il le sait ? »

Mme de Bronchelles ouvrit la lettre qu’elle tenait à la main et posa le doigt sous la ligne où Nouvel avait écrit cette phrase de tout jeune amoureux : « Je travaillerai comme un forçat pour qu’elle soit riche comme une reine, car de la savoir pauvre me met en révolte. »

L’étudiante détourna son regard vers les fleurs du tapis. À la volée elle l’avait lue cette ligne. touchante ; son visage parut changer à peine ; mais elle ne parla pas cependant de tout un