Aller au contenu

Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

prégnait de mélancolie, tout cela devenait poignant d’impression, par le seul fait que, dans l’embrasure de cette fenêtre, se tenait une jeune fille dont la jeunesse triomphale rejetait si loin en arrière ces souvenirs ! Maintenant, il lui semblait odieux de repousser cette enfant, de la confier même à d’autres, et surtout d’écarter, par intérêt, le mandat difficile et périlleux du mariage. Tout d’un coup elle se leva, sans répondre, et s’en fut droit à Annette.

« Voulez-vous qu’on vous montre votre chambre, ma chérie ? » lui dit-elle en ôtant doucement son chapeau.

À peine Giuseppa, Maria et Vittoria, l’oreille collée contre la serrure, avaient-elles perçu le bruit de la porte refermée sur les étrangers dans le cabinet de Mme de Bronchelles, qu’elles se répandaient dans la maison, pareilles à de petites araignées sorties d’une boîte. Giuseppa treize ans, les cheveux broussailleux, l’air garçonnier d’un pifferaro — vint s’accrocher en sautillant au cou de Gertrude Laerk qu’elle rencontra dans l’escalier.

« Qu’est-ce que c’est que celle-là ? demanda-t-elle.

— Qui donc, mon petit gamin ? fit la Belge.