Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/42

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commentaire révélât rien sur l’état d’esprit où cette communication mettait les Italiennes, l’aînée, Vittoria, une belle sylphide d’entre seize et dix-sept ans, sortit du conciliabule et gravit les deux étages qui menaient chez l’étudiante norvégienne. Celle-là était déjà souverainement femme, et d’une grâce corporelle infinie, seulement longue, toute longue ; long buste mince, longue tresse noire caressant la taille, longs pieds au marcher doux et silencieux, visage étroit aux lignes droites et longues, et surtout longs yeux bruns, d’un regard ferme, dur, on ne peut plus « malcommode ».

« Vous pouvez entrer, Vittoria », lui répondit Ogoth Bjoertz qui avait reconnu sur la porte le petit coup sec de la main maigrelette.

Aussitôt elle enferma dans un sous-main diverses pages qu’elle venait d’écrire, éparses sur sa table ; puis lissa majestueusement ses bandeaux de soie noire et se tourna vers la visiteuse.

« Ogoth, dit l’Italienne, je viens vous apprendre l’arrivée d’une compagne parmi nous ; je vous demande pardon de vous déranger pour cela, mais je voulais savoir ce que vous alliez en penser.

— Quelle est cette jeune fille ? demanda l’étudiante.