Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Nelly, Ogoth, Gertrude et Annette se mirent à descendre dans un petit galop léger, assourdi par l’épaisseur du tapis ; puis elles se rencontrèrent avec les Italiennes, et tout ce monde, avec des froufrous coquets, s’engouffra dans la salle à manger.

Annette n’avait rien dit encore, jetant seulement de ses yeux vifs de furtifs regards à droite et à gauche.

« Mesdemoiselles, fit tout à coup la voix de Mme de Bronchelles qui venait derrière et qu’on n’avait pas entendue ; je vous présente votre nouvelle compagne, mademoiselle Annette Maviel. »

Il y eut un silence.

Sauf Gertrude, qui avait depuis deux heures été la compagne d’Annette, toutes les jeunes filles étaient saisies d’un inexprimable embarras. Les Anglaises ne voulaient pas faire d’avances les premières, elles attendaient que les plus jeunes, Giuseppa et Maria, eussent un mouvement vers la nouvelle ; mais celles-ci n’osaient pas bouger avant que leur sœur n’eût donné le signal, et Vittoria ne voulait rien dire avant d’y avoir été autorisée par l’exemple d’Ogoth Bjoertz qui restait impassible.

Les grands yeux humides d’Annette, remplis