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Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/79

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sieur Nouvel, si vous avez plus d’autorité que moi sur votre ami, vous devriez bien lui conseiller de ne pas amener ce petit bonhomme en soirée ; il est en très bonne voie, il se fortifie, c’est évident, seulement la fatigue c’est terrible pour lui, et ici, ce soir, il se fatigue.

— Que voulez-vous ! répondit, non point André Nouvel, mais le grand jeune homme inconnu, c’est une telle fête pour lui de venir, et il s’ennuie tant à la maison !

— Qu’est-ce que c’est donc ce monsieur et ce petit infirme ? demanda Annette à l’oreille de sa confidente.

— Le jeune homme, c’est l’intime ami de M. Nouvel, répondit la Belge à mi-voix ; il s’appelle Maréchal, mais ici, on le nomme toujours M. Henri ; il sort de l’École Normale, et il a obtenu un congé de quelques mois avant d’aller prendre un poste de professeur en province, parce qu’il vient de perdre sa mère et qu’il a je ne sais quelles affaires à régler ; puis il s’occupe de son petit frère. Il a beaucoup de mérite. »

Annette n’écoutait plus. Le mérite du jeune normalien l’inquiétait évidemment fort peu dans le moment, d’autant moins qu’André Nouvel, à qui sa brune petite tête inattendue semblait