« Dame sans trop d’ardeur à la fois enflammant » (Diptyque de Flandre. Triptyque de France)

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Diptyque de Flandre, triptyque de France
Éditions E. Sansot (p. 243-244).

SONNET DU Ier JANVIER 1888

« Chéry, sans trop d’aurore à la fois enflammant
La rose qui, cruelle ou déchirée et lasse
Même du blanc habit de pourpre le délace
Pour ouïr dans sa chair pleurer le diamant.

Oui, sans ces crises de rosée ! et gentiment
Ni brise si le ciel avec, orageux, passe,
Jalouse d’apporter on ne sait quel espace
Au simple au jour le jour très vrai du sentiment.

Ne te semble-t-il pas, Chéry, que chaque année
D’où sur ton front renaît la grâce spontanée
Suffise selon quelque apparence, et pour moi,

Comme un éventail frais dont la chambre s’étonne
À raviver du peu qu’il faut ici d’émoi,
Toute notre native amitié monotone. »