À F.
Les Poèmes d’Edgar Poe, Léon Vanier, libraire-éditeur, (p. 119-120).
À F.
ien-aimée parmi les maux pressants qui s’attroupent autour de mon sentier terrestre, — morne sentier, hélas ! où ne croît pas même une rose solitaire, mon âme a du moins un soulas dans des rêves de toi, et y sait un Éden de chers repos.
Ton souvenir est pour moi comme une île enchantée au loin dans une mer tumultueuse — quelque océan vaste et libre, tressautant de tempêtes, — mais où néanmoins les cieux les plus sereins sourient continuellement juste au-dessus de cette île brillante.
e ne prends point garde que mon sort terrestre n’a presque rien de la terre, que des années d’amour ont été oubliées dans la haine d’une minute : mon deuil n’est point que les désolés même ne soient plus heureux, — bijou ! que moi, mais que vous vous chagrinez de mon sort, moi qui suis un passant.