À genoux/Morituri vos salutant

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Alphonse Lemerre (p. 103).

V

MORITURI VOS SALUANT


 
Dans le cirque où le ciel noirci
Jette sa lumière inféconde,
Sur la grande arène du monde
Les hommes luttent sans merci.

Nous, les jeunes, dont le souci
Est la gloire et l’amour profonde,
Nous entrons dans le cirque immonde
Pour lutter et mourir aussi.

Jeunes filles, beautés fatales,
Qui trônez aux bancs des vestales,
Inclinez sur nous vos doux fronts.

Que vos belles mains continuent
D’applaudir lorsque nous entrons.
Ceux qui vont mourir vous saluent.