Échos et reflets/L’œillet mauve
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L’œillet mauve
Regret pudique du printemps,
Sourire attardé de l’automne,
Tu répands ces parfums flottants
Où l’âme des jardins frissonne ;
Et tu te fanes lentement
Dans ta mauve mélancolie,
Triste fragrance d’un moment,
Pourpre délavée et pâlie.
Enfant d’un maladif soleil,
Ta grâce faible se balance
Aux bosquets d’ombre et de sommeil
Où l’été verse le silence.
Le désir te cueille le soir,
Pour parer le sein de l’amante,
Gretchen éclairant le miroir
Du pli de sa lèvre charmante.
Ô suavité d’un moment,
Penche ta corolle pâlie
Avant de mourir doucement
Dans ta mauve mélancolie…