Épaves (Prudhomme)/Souffles d’Avril

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ÉpavesAlphonse Lemerre. (p. 67-68).


SOUFFLES D’AVRIL


Quand de tes blonds cheveux une boucle frissonne
Et chatouille soudain la neige de ton cou,
Tu retournes la tête et, ne voyant personne,
Tu dis : « C’est un zéphyr venu je ne sais d’où… »

Quand la rose d’Avril à ton corset posée
Laissant choir un pétale en effleure ta main,
Sans deviner comment la chute en fut causée
Tu dis : « C’est le zéphyr… » et tu suis ton chemin.


Non ! ce furtif soupir dont frémissent tes tresses,
Ce timide baiser d’une fleur à tes doigts,
C’est l’amour qui s’essaye aux premières caresses,
C’est à son aile errante, enfant, que tu les dois.