Épousailles

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Vers dorésBibliothèque Artistique & Littéraire (p. 67-68).




Epousailles




Monseigneur le Printemps en robe épiscopale
D’un violet vivant comme les fleurs d’iris,
Ouvrant à deux battants les hauts portails fleuris
Au son des clairons d’aube, entre en sa cathédrale.

Une tulipe fait sa crosse ; en frais camail
Monseigneur le Printemps sous le dôme bleu marche ;
Au loin plongent les nefs, et sous leur dernière arche,
Le soleil arrondit son aveuglant vitrail !

Les orangers tout blancs, fiévreux et nuptiaux
Ont des frémissements d’orgue ; en la campanule
Frêle encensoir, l’encens doré du pollen brûle....
Sur les nids psalmodie un chœur sacré d’oiseaux.



Blonde, tu me souris vaguement, tu tressailles !
Nos cœurs royaux l’un pour l’autre ont battu longtemps.
A genoux ! Pour bénir nos blanches épousailles
Entre en son temple ému Monseigneur le Printemps !



janvier 92.