Œuvres complètes de André Chénier, 1819/Poésies diverses/Au bord du Rhône

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(Au bord du Rhône, le 7 juillet 1790.)


..........Terre, terre chérie,
Que la liberté sainte appelle sa patrie.
Père du grand sénat, ô sénat de Romans,
Qui de la liberté jeta les fondemens ;
Romans, berceau des lois, vous Grenoble et Valence,
Vienne, toutes enfin ! monts sacrés d’où la France
Vit naître le soleil avec la liberté !
Un jour le voyageur par le Rhône emporté,
Arrêtant l’aviron dans la main de son guide
En silence et debout sur sa barque rapide,

Fixant vers l’Orient un œil religieux,
Contemplera long-temps ces sommets glorieux ;
Car son vieux père, ému de transports magnanimes,
Lui dira : « Vois, mon fils, vois ces augustes cimes. »