Œuvres philosophiques de Sophie Germain/Préface

La bibliothèque libre.
Librairie de Firmin-Didot et Cie (p. v-vii).




PRÉFACE DE LA NOUVELLE ÉDITION


_______




Sophie Germain était oubliée.

L’édition de 1879, quoique fort incomplète, rappela son nom aux amis des sciences et de la philosophie ; elle fut rapidement épuisée. Depuis plusieurs années, il était impossible de la trouver et, cependant, de toutes parts, en France comme à l’étranger, on la réclamait avec instance.

Notre Nouvelle édition répond donc à un vœu de l’opinion. Nous publions, aux Annexes, les manifestations d’admiration et de sympathie que la publication de ses œuvres a provoquées.

Sophie Germain a repris cette seconde vie qui est faite du souvenir des vivants : son œuvre et sa biographie ont conquis leur place dans la mémoire des hommes ; son tombeau, délaissé, a été retrouvé et restauré ; le Conseil municipal de Paris, toujours soucieux des gloires parisiennes, a donné le nom de Sophie Germain à l’une des rues de la Capitale, à l’une de ses écoles supérieures de jeunes filles[1], et son buste, reconstitué d’après la tête phrénologique qui existe au Museum d’histoire naturelle, orne la cour principale de cette école[2]. De plus, une plaque commémorative a été apposée sur la maison où elle est morte.

Si l’édition de 1879 a eu pour effet la glorification méritée de l’auteur de tant d’importants travaux scientifiques et philosophiques, nous espérons que notre Nouvelle édition, mieux soignée, révisée, enrichie de détails et de documents qui faisaient défaut à sa devancière, consacrera définitivement la mémoire de Sophie Germain et donnera satisfaction à ceux qui, aujourd’hui, connaissant son nom, sont encore imparfaitement renseignés sur sa vie et sur son œuvre.



  1. Rue de Jouy.
  2. C’est celui que nous reproduisons en tête de ce volume.