Almanach des honnêtes femmes pour l'année 1790 (éd. 1863)/03

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de l’impr. de la Société joyeuse (p. 12-13).
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Mars.
FELLATRICES.

Lundi 1. La comtesse d’Argicourt.
Mardi 2. La comtesse de Saint-Priest.
Mercredi 3. D’Espremenil.
Jeudi 4. Princesse de Hesse.
Vendredi 5. Campana.
Samedi 6. Minette.
Dimanche 7. Beauvillers.
Lundi 8. La marquise de Champcenet.
Mardi 9. La comtesse de Sancerre.
Mercredi 10. La marquise d’Avaray.
Jeudi 11. La marquise d’Amerval.
Vendredi 12. Alleaume.
Samedi 13. Chardon.
Dimanche 14. D’Amblay.
Lundi 15. La marquise d’Azincourt.
Mardi 16. La comtesse de Balincourt.
Mercredi 17. La comtesse de Balby.
Jeudi 18. La comtesse de Jaucourt.
Vendredi 19. De Cheuty.
Samedi 20. Damois.
Dimanche 21. Elisberg.
Lundi 22. La vicomtesse de Castellanne.
Mardi 23. La duchesse de Cogny.
Mercredi 24. La comtesse de Bassompierre.
Jeudi 25. La fête des Maquereaux.
Vendredi 26. Rivarol.
Samedi 27. Murat.
Dimanche 28. Coulon.
Lundi 29. La vicomtesse Caraman.
Mardi 30. La marquise de Simiane.
Mercredi 31. La marquise de Belloy.

Notes historiques.

De tous les genres de voluptés, celui de fellatrice est le plus désirable ; il consiste à sucer le gland de son amant. Peu de femmes sont capables de donner cette marque d’amour : on est sûr d’être aimé quand elles ont subi cette épreuve.

La duchesse de Cogny aimait donc Roger de Damas et Joseph Monaco, puisque tous deux s’étaient frottés contre ses lèvres ; malgré le double fond d’attachement qu’elle devait porter dans son cœur, elle les fit battre ensemble pour une rose jetée sur une table de jeu : le duc de Cogny se mit aussi de la partie ! Ainsi, cette aimable dame jouait à perdre, d’un seul coup, ses deux amants et son mari.

La comtesse de Balby est abandonnée d’un gros monsieur. Pour faire disparaître sa laide figure, elle s’était établie fellatrice. En effet, pendant le travail amoureux, sa tête se cachait sous le ventre du patient, et il se gardait bien de maudire une partie, qui pour être hideuse n’en était pas moins alors fort intéressante.

Depuis que le marquis de Simiane s’est tué de désespoir d’être cocu, sa veuve désolée a mieux aimé prendre trente amants qu’un nouveau mari, pour éviter un second deuil.

Fêtes de maquereaux.

À la fête de l’Annonciation nous avons substitué celle des maquereaux. Ce changement ne fait aucun tort à notre sainte religion ; tout le monde sait que le beau Gabriel était l’agent des plaisirs du Saint-Esprit.