Annales de mathématiques pures et appliquées/Tome 11/Analise transcendante, article 1

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ANALISE TRANSCENDANTE.

Sur le développement des puissances des cosinus en
cosinus d’arcs multiples ;

Par M. Plana, professeur d’astronomie à l’université de Turin.
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Dans le troisième volume de son Calcul intégral (2.e édit., pag. 605 et suiv.), M. Lacroix a exposé les difficultés que présente le développement d’une puissance quelconque du cosinus d’un arc en série procédant suivant les cosinus des multiples de cet arc ; développement qu’on avait cru exact pour toutes les valeurs de l’exposant, jusqu’à l’époque où M. Poisson, dans le 2.e volume de la Correspondance sur l’école polytechnique, signala l’erreur où l’on était demeuré Jusqu’alors sur ce sujet.

Il m’a paru que ce point de doctrine pourrait être facilement éclairci de la manière suivante.

En posant

on a

d’où

donc, en développant le bînome, on aura

en remarquant que et que

et faisant, pour abréger

on aura

(1)

Si, au lieu de développer on développe son équivalent au lieu de l’équation (1), on aura la suivante

(2)

Les équations (1, 2) ne sauraient s’accorder qu’autant qu’on aura généralement Or, il est aisé de prouver qu’effectivement cette fonction est toujours nulle, à l’exception d’un cas que la démonstration même met en évidence. En effet, si l’on substitue les exponentiels aux sinus, l’on voit d’un coup-d’œil que l’on a

Mais nous avons

ou bien

partant, nous aurons

Il suit de là que, en vertu des deux équations

on a

c’est-à-dire quel que soit l’exposant entier ou fractionnaire.

Cette conclusion cesse pourtant d’être vraie, lorsque car alors on a

étant un nombre entier positif quelconque, donc, en revenant sur nos pas, la première transformée sera

puisque

Ainsi nous aurons

ce qui donnera ces deux équations

étant ce que devient lorsque l’on y fait

Lorsque est un nombre entier, positif ou négatif, l’on a et par conséquent ces deux valeurs de coïncident ; mais, dans le cas où est fractionnaire, il faut considérer les seconds membres de deux équations précédentes comme donnant deux des racines de l’équation

laquelle revient à

Il est d’ailleurs facile de voir qu’il n’y a en cela aucune contradiction ; car, dans le cas de on a

ou bien

ainsi, les deux équations précédentes donnent

Donc, en remplaçant par la fraction il viendra

ce qui est un résultat exact, lorsque et sont des nombres entiers, comme nous le supposons.

M. Deflers avait aussi reconnu que la fonction désignée par doit être nulle, en général ; mais la démonstration que nous en donnons ici nous paraît directe et plus simple (voyez le volume cité, pag. 631).


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