Annales de pomologie belge et étrangère/Calville Saint-Sauveur

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Calville Saint-Sauveur.

Synonyme : Pomme Saint-Sauveur.

Cette pomme est, selon toute vraisemblance, originaire de France, où depuis quelques années elle est généralement appréciée. Assez peu répandue en Belgique, elle n’est pas encore connue, croyons-nous, en Allemagne, en Angleterre, aux États-Unis, etc. ; et cependant son beau volume et ses rares qualités, la vigueur et la fertilité de l’arbre, sont des titres incontestables à une faveur qui ne doit pas tarder à devenir universelle. L’ancienne Calville blanche, de moindre volume, mais de mérite supérieur, règne toujours sans partage, il est vrai, mais malheureusement elle a aujourd’hui des exigences telles, — quant au sol, à l’exposition, etc., — que l’on est souvent forcé en plus d’un endroit de renoncer à la cultiver. Il n’en est pas ainsi de la Calville Saint-Sauveur, variété jeune encore et pleine de séve.

Ce beau fruit mesure ordinairement 8 à 9 centimètres à son plus grand diamètre, qui est vers la base (c’est-à-dire, vers le pédoncule) ; il se rétrécit graduellement, se terminant vers l’œil en pointe tronquée, et atteignant une hauteur de 10 centimètres au plus.

Du calice, qui occupe une cavité assez profonde, partent des côtes bien moins saillantes que celles de l’ancienne Calville blanche, lesquelles se prolongent sur toute la périphérie du fruit, mais sans beaucoup de relief.

Le pédoncule, qui est gros et court, s’implante dans un entonnoir peu profond, fort évasé et uni.

L’épicarpe (peau) est lisse, luisant, constellé de très-menus points, et passe du vert clair au vert-jaunâtre à l’époque de la maturité. Parfois il s’empourpre légèrement sur la partie exposée aux rayons solaires. On remarque çà et là quelques macules arrondies, grisâtres.

Le trognon a une forme ovale dans le sens du diamètre ; des loges spacieuses laissent beaucoup de jeu à de nombreux pepins brunâtres, relativement petits et groupés au sommet.

La chair, d’un blanc lacté, est fine, tendre, succulente ; son eau est abondante, sucrée, un peu acidule. L’arôme rappelle assez celui de la Calville blanche, sans avoir toutefois son exquise suavité.

Cette pomme mûrit en novembre et se garde pendant une partie de l’hiver ; toutefois il convient de la consommer de bonne heure, si l’on veut la savourer dans toute son excellence.

Comme elle présente les principaux caractères des Calvilles, nous n’hésitons pas à la ranger dans cette intéressante famille.

C.-Aug. Hennau.