Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Beurré Delannoy

La bibliothèque libre.




Beurré Delannoy.


(Spécimen récolté sur espalier.)

Nous devons la connaissance de cette nouvelle poire, ainsi que son historique,’à l’obligeance de notre collègue M. Reynaer-Beernaert de Courtrai.

Son obtenteur est M. Alexandre Delannoy, pépiniériste à Wez prés de Tournai ; l’arbre mère, âgé de 17 à 18 ans, est très-vigoureux, pyramidal ; son premier rapport date de 1848, et en 1850 il a été couronné à l’exposition de la Société d’horticulture de Tournai.

Le fruit est gros ou très-gros, ovale, ventru, bosselé. L’épiderme est vert clair, légèrement coloré du côté du soleil, ponctué de gros points gris et ombré de roux fauve autour du pédoncule ; il jaunit très-peu à l’époque de la maturité. Le pédoncule, long de 25 à 35 millimètres, grêle, ligneux, arqué, brun, est implanté dans une très-petite cavité. Le calice, couronné, occupe une cavité moyenne, évasée et irrégularisée par quelques gibbosités ; ses divisions sont dressées, vertes. La chair est blanc jaunâtre, demi-fine, très-fondante ; son eau est très-abondante, sucrée et d’un parfum des plus agréables.

Ce beau fruit est exquis ; il mûrit vers la fin d’octobre et peut se conserver jusqu’en janvier et février, si l’on en croit certains catalogues.

L’arbre est très-vigoureux, assez fertile ; ses branches à fruits sont moyennes, longues, grises ; les supports, grêles, courts, ridés, gris-brun, peu ou point renflés à leur sommet.

Le bouton à fleur est petit, ovale, aigu, brun foncé, fortement lavé de gris.

Les jeunes rameaux sont gros, longs, droits ou légèrement flexueux, lisses et sans stries bien apparentes, renflés à leur sommet qui est ordinairement terminé par un bouton à fleur.

L’épiderme, gris-brun, violacé du côté du soleil, est ponctué de larges et nombreuses lenticelles, rondes ou ovales, très-apparentes et irrégulièrement disséminées sur toute sa surface.

Le gemme est gros, court, ovale, pointu, brun-noir lavé de gris, fortement apprimé à sa base et écarté à son sommet.

Les mérithalles sont moyens, réguliers.

Les feuilles sont amples, ovales-arrondies, aiguës, plus effilées vers le pétiole que vers leur sommet, planes ou à bords un peu relevés ; leur serrature est irrégulière et peu profonde.

Le pétiole est grêle sur certaines feuilles, gros sur d’autres, vert jaunâtre, profondément canaliculé, long de 20 à 35 millimètres.

Les stipules sont linéaires.

Alexandre Bivort.