Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Bezy de Saint-Vaast

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Poire Bezy de St-Vaast

Poire Bezy de Saint-Vaast.

Synonymie : Besy de Vath ; — Besy Vaët ; — Besy Va ; — Besy Waët ; — Besy de St-Waast.

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Si nous en croyons la tradition, cette variété proviendrait des jardins de l’ancienne abbaye de Saint-Vaast, où on l’aurait découverte vers la fin du xviiie siècle ; son nom semble indiquer cette origine, admise par Van Mons qui, le premier, a décrit cette poire dans la Revue des Revues, en 1830.

L’arbre est pyramidal, d’une vigueur moyenne, assez fertile. Il peut se greffer sur coignassier, mais généralement, il se comporte mieux sur franc ; placé en espalier au levant et au couchant, son fruit acquiert le volume d’un Colmar bien venu.

Ses branches à fruits sont moyennes, grises.

Les supports sont courts, gris et ridés à leur base ; lisses, renflés, bruns à leur sommet.

Le bouton à fleur est moyen, ovale, pointu, brun clair, lavé de brun-noir et nuancé de gris.

Les jeunes rameaux sont longs, grêles, flexueux, striés et un peu cotonneux. L’épiderme, brun-rougeâtre du côté du soleil, brun-verdâtre du côté de l’ombre, est ponctué de nombreuses lenticelles rousses, ovales, proéminentes.

Les gemmes sont petits, ovales, pointus, bruns, saillants.

Les mérithalles sont égaux, courts.

Les feuilles sont moyennes, ovales-arrondies ; courtement pointues, arquées à partir du pétiole, à bords relevés en gouttière, largement et régulièrement serrettées, vert clair.

Le pétiole long de 2 à 3 centimètres est gros, canaliculé, vert clair.

Les stipules sont linéaires ou en faucille.

Le fruit est moyen ou assez gros, arrondi, un peu rétréci vers sa base, presqu’aussi large que haut. L’épiderme vert foncé, fortement ombré de roux, est lavé de pourpre du côté du soleil. Le pédoncule est assez gros, court, renflé à son sommet, brun, placé dans une cavité large et bosselée. Le calice irrégulier, occupe une cavité également bosselée et plissée ; ses divisions sont caduques. Sa chair est blanc-jaunâtre, fine, fondante, beurrée, son eau suffisante, sucrée, exhale un parfum qui ne peut être comparé à celui d’aucun autre fruit.

La maturité de cette belle et bonne poire commence en décembre et se prolonge jusqu’en février. Elle n’est pas cultivée autant qu’elle le mérite.

Alexandre Bivort.