Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Doyenné d’Alençon

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Poire Doyenné d’Alençon

Poire Doyenné d’Alençon.
1°. Fruit récolté sur espalier. 2°. Fruit récolté sur pyramide.

Poire Doyenné d’Alençon.

Synonymes : Doyenné d’hiver nouveau ; — Doyenné d’hiver d’Alençon ; — Doyenné Marbré.

(Spécimens récolté sur pyramide et espalier.)

Nous ne saurions assigner, ni une date, ni une origine certaine à cette variété ; son nom paraît indiquer qu’elle a été obtenue de semis à Alençon ou dans les environs de cette ville, toujours est-il que son introduction dans le commerce ne date pas d’un temps bien éloigné.

La marbrure assez régulière et très-prononcée du Doyenné d’Alençon, lui a fait donner le nom de Doyenné Marbré, par plusieurs cultivateurs ; elle porte en outre ceux de Doyenné d’hiver nouveau et de Doyenné d’hiver d’Alençon ; nous avons donné la priorité au premier, afin de le bien distinguer de la Bergamotte de Pentecôte, qui est connue sous le nom de Doyenné d’hiver dans bon nombre de localités.

Sans être de premier rang, cette variété est recommandable par sa tardiveté et sa fertilité ; mais nous conseillerons de la placer en espalier (en Belgique) lorsque le sol du jardin sera compacte et froid.

Le fruit est moyen, ovale, renflé vers le centre, régulièrement rétréci et obtus aux deux extrémités, parfois ovale-turbiné ou arrondi. L’épiderme lisse, vert, passe au jaune doré à l’époque de la maturité ; il est fortement ombré de fauve autour du pédoncule et du calice, marbré ou panaché de même couleur sur toute sa surface et parfois maculé de vert. Le pédoncule, long de 2 centimètres, gros, ligneux, brun à sa base, noir et légèrement renflé à son sommet, est placé obliquement dans une petite cavité, dont l’orifice est plus ou moins bosselé. Le calice est couronné, souvent irrégulier, placé dans une cavité peu profonde, arrondie et très-évasée ; ses divisions sont dressées, persistantes, jaune lavé de gris. La chair est blanc jaunâtre, demi-fine, fondante, son eau est assez abondante, sucrée, d’un parfum agréable.

La maturité du Doyenné d’Alençon a lieu de décembre en mars.

L’arbre est vigoureux et fertile, il se comporte également bien sur franc et sur coignassier et se forme convenablement en pyramide. Ses branches forment avec le tronc un angle ouvert ; elles sont grises, parsemées de nombreuses lenticelles arrondies, blanc sale ou rousses, qui par leur proéminence les rendent en partie rugueuses.

Les branches à fruits sont grêles, courtes, brunes.

Ses supports sont assez gros, courts, gris-brun, ridés et rugueux.

Les boutons à fleur sont moyens, ovales, arrondis, brun-marron, lavé de gris et de fauve.

Les jeunes rameaux sont moyens, lisses, luisants, légèrement arqués, renflés vers leur extrémité et souvent terminés par un bouton à fleur.

L’épiderme gris-brun d’un côté, verdâtre de l’autre est fortement pointillé de petites lenticelles, rondes ou ovales, proéminentes, gris-roux.

Les gemmes sont saillants, triangulaires, pointus ou coniques aigus, brun-marron, nuancé de gris cendré.

Les mérithalles sont courts, assez réguliers.

Les feuilles sont moyennes, ovales-allongées, pointues, quelquefois effilées par les deux bouts, finement serretées, tourmentées, planes, ou à bords légèrement relevés.

Le pétiole, long de 15 à 35 millimètres, est grêle, légèrement canaliculé, vert clair, nuancé de rouge.

Les stipules sont linéaires.

Alex. Bivort.