Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Doyenné de juillet

La bibliothèque libre.




Doyenné de juillet.

(Van Mons.)
Synonymies : Doyenné d’été, Saint-Michel d’été.

(Spécimens récoltés sur pyramide.)

Cette variété, une des meilleures de la saison, nous a toujours paru appartenir aux semis de Van Mons. On la trouve, en effet, mentionnée comme telle dans son catalogue dès 1823 ; de plus, elle faisait partie de l’envoi composé d’environ 320 variétés de poires, provenant la plupart de ses semis, que Van Mons expédiait, en 1833, à M. Poiteau, membre correspondant de notre commission.

Sa description a paru dans les Annales de la Société d’horticulture de Paris [1], à la suite de l’exposé de la théorie de Van Mons, et en 1850 dans le Bulletin de la Société centrale d’horticulture du département de la Seine-Inférieure.

Le fruit du Doyenné de juillet est petit, parfois arrondi en forme de Bergamotte, et mesurant 45 millimètres en hauteur et en diamètre ; d’autres fois en forme de Doyenné, c’est-à-dire un peu plus haut que large et légèrement turbiné. L’épiderme, vert clair, passant au jaune d’or à la maturité, est coloré de carmin vif du côté exposé au soleil, finement ponctué de roux et légèrement lavé de rouille du côté de l’ombre ; il est, en outre, ordinairement strié de jaune autour du pédoncule, dans le sens de la hauteur du fruit. Le pédoncule, brun, cannelé, gros, long de 2 centimètres, parfois ligneux ou charnu, est placé au centre du fruit dans une cavité étroite, bosselée et peu profonde. Le calice, petit, couronné, se trouve presqu’à fleur du fruit ; ses divisions calicinales sont violacées, conniventes, ordinairement caduques. La chair est blanc-jaunâtre, un peu grenue, demi-fondante, sucrée et musquée. Les pepins sont petits, noirs, allongés, en grande partie avortés.

À l’époque de sa maturité (fin de juillet), le fruit est très-odorant.

L’arbre, très-vigoureux lorsqu’il est greffé sur franc, l’est beaucoup moins sur coignassier : sur ce dernier sujet, sa fertilité est tellement grande que sa pousse est presque nulle. Ses branches à fruits sont moyennes, gris brun. Les supports sont gris, très-ridés à leur base, renflés, lisses, brun noisette à leur sommet. Le bourgeon à fleur est gros, conique pointu, brun fauve ombré de brun marron et parfois lavé de gris. Sur franc, les jeunes rameaux sont assez gros, longs, arqués, droits, lisses ou très-légèrement striés et cotonneux. L’épiderme, gris du côté de l’ombre, brun rouge du côté du soleil, est ponctué de quelques larges lenticelles blanc sale, rondes et proéminentes. Sur coignassier, le rameau est plus court, plus brun, plus fortement strié et ses lenticelles sont allongées. Le gemme est gros, conique, pointu, écarté du rameau par son sommet, brun clair ombré de brun noir et nuancé de gris. Les mérithalles sont inégaux, très-courts ou très-longs. Les feuilles sont longues, étroites, lancéolées ou ovales-lancéolées pointues, régulièrement et profondément serretées, d’un vert terne, arquées et à bords relevés en gouttière ; elles mesurent 8 centimètres en longueur sur 3 ½ à 4 en largeur. Il s’en trouve aussi sur les lambourdes et à la base des rameaux vigoureux, qui sont plus larges, plus arrondies et dont la serrature est large et obtuse. Le pétiole, long de 15 millimètres, profondément canaliculé, vert ombré de rouge sur les feuilles des rameaux, est grêle, vert jaunâtre, sans cannelure et long de 45 millimètres lorsqu’il est attaché aux feuilles des lambourdes. Les stipules sont linéaires.

Pour obtenir un grand rapport du Doyenné de juillet, il convient de le cultiver sur franc en haut-vent, comme les Rousselets. Dans les jardins de peu d’étendue, où l’on désire des arbres nains, on peut l’élever en pyramide sur coignassier.

A. Bivort.

  1. Année 1834, page 60.