Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Nouvelle Fulvie

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Poire Nouvelle Fulvie.

(Grégoire.)

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Ce nouveau gain de notre collègue de Jodoigne est une des poires les plus méritantes peut-être qu’on ait acquises de semis depuis nombre d’années. Beauté, bonté, maturité tardive, fertilité, elle réunit à elle seule toutes les qualités que peut désirer l’amateur le plus exigeant.

Comme la plupart des gains du même auteur qui sont trop délicats pour nos vergers, la place de la Nouvelle Fulvie est dans nos jardins : mieux ceux-ci seront abrités, plus le sol en sera généreux, et plus on en obtiendra de beaux et savoureux produits.

Le fruit est gros ou très-gros, pyriforme pyramidal, fortement bosselé ; il mesure ordinairement 10 centimètres en hauteur sur 7 en diamètre ; l’épiderme, jaune citron à l’époque de la maturité, est coloré de rouge vif du côté frappé par les rayons solaires, panaché et ponctué de brun roux et ombré de même couleur autour du pédoncule ; il est plus finement et plus fortement ponctué près du calice que sur le reste du fruit.

Le pédoncule, long de 15 millimètres, est gros, noir, implanté à la base du fruit, sans solution de continuité.

Le calice est couronné ; il occupe une cavité assez profonde, dont l’orifice est irrégularisé par plusieurs gibbosités.

La chair, blanc-jaunâtre, est très-fine, fondante beurrée ; son eau est abondante, sucrée, d’un parfum exquis, ayant de l’analogie avec ceux du Passe-Colmar et du Bon Chrétien d’Espagne.

La Nouvelle Fulvie est de qualité tout à fait supérieure ; son premier rapport a eu lieu en 1854 ; elle mûrit en janvier et en février.

L’arbre mère est assez vigoureux et affecte naturellement la forme pyramidale ; ses branches à fruits sont moyennes, grises ; les supports, gris, ridés à leur base, sont renflés, brun-roux à leur sommet.

Le bouton à fleur est moyen, ovale pointu, brun, ombré de brun marron et lavé de gris.

Les jeunes rameaux sont longs, grêles, arqués, flexueux et striés ; l’épiderme, lisse, luisant, gris-brun du côté du soleil, brun noisette du côté de l’ombre, est ponctué de nombreuses lenticelles, rondes ou ovales, légèrement saillantes, gris roux, irrégulièrement disséminées sur toute sa surface.

Le gemme est gros, arrondi, pointu, brun clair ombré de brun foncé et de gris, écarté, ou comprimé entre deux renflements du bois et souvent porté sur des rudiments de lambourde.

Les mérithalles sont inégaux.

Les feuilles sont petites, ovales-arrondies aiguës, planes, vert clair ; la serrature est peu profonde et obtuse ; les feuilles secondaires sont lancéolées, pointues, partiellement serretées.

Le pétiole, long de 10 à 15 millimètres, est grêle, vert clair, légèrement canaliculé.

Les stipules sont linéaires.

Alexandre Bivort.