Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Théodore Van Mons

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Poire Théodore Van Mons.

(Van Mons.)

(Spécimen récolté sur haut-vent.)

Des spécimens de cette variété furent envoyés en 1843, lors de sa première production, à M. Simon Bouvier, de Jodoigne, pour être soumis à sa dégustation. Les poires Nouveau Poiteau, Louise d’Orléans, Doyen Dillen et bon nombre d’autres également inédites, faisaient partie de cet envoi et provenaient toutes d’un semis fait en 1827 dans les pépinières de Louvain. Ce fut entre ces poires que M. Bouvier choisit celle qui portait le n° 2667, pour lui donner le nom d’un des fils de Van Mons, aujourd’hui conseiller à la cour d’appel de Bruxelles.

Le fruit est assez gros, turbiné-pyriforme ; l’épiderme est lisse, onctueux, vert clair, un peu bleuâtre comme celui de la Bergamote crassane ; il est finement ponctué, panaché de roux-brun et passe au jaune d’or à l’époque de la maturité.

Le pédoncule, long de 15 à 30 millimètres, est moyen, ligneux, vert à sa base, brun-noir à son sommet, un peu arqué et implanté dans une petite cavité arrondie et bosselée. Le calice, couronné, ouvert, souvent irrégulier, est placé presque à fleur du fruit ; ses divisions sont dressées, jaunâtres. La chair est blanche, très-fine, fondante, beurrée ; son eau est abondante, sucrée et bien parfumée. Elle serait de toute première qualité, si parfois quelques petites concrétions pierreuses autour du trognon n’en diminuaient un peu la valeur.

C’est néanmoins un excellent fruit, dont la maturité ordinaire a lieu dans la seconde quinzaine d’octobre et se prolonge jusque vers la fin de novembre.

L’arbre est vigoureux et assez fertile ; son bois forme avec le tronc un angle très-ouvert et presque horizontal ; il se garnit moins bien que d’autres variétés, toutefois les jeunes sujets poussent leur bois plus droit, plus épais, et admettent, à l’aide de quelques soins, la forme pyramidale sur franc ou sur cognassier. Il est probable que la forme en haut-vent, dans une situation un peu abritée, lui conviendra parfaitement.

Les branches à fruits de la Théodore sont grêles, assez allongées, gris-brun.

Les boutons à fleur sont gros, ovoïdes, pointus, brun clair lavé de brun-marron et de gris.

Les supports sont longs, gros, fortement ridés, gris-brun.

Les jeunes rameaux sont gros, longs, très-flexueux, striés en dessous de chaque gemme et cotonneux à leur sommet ; l’épiderme, vert-olive du côté de l’ombre, brun-rouge du côté du soleil, est ponctué de lenticelles ovales, blanc sale ou rousses.

Le gemme est gros, large et apprimé à sa base, pointu et écarté à son sommet, brun foncé, presque entièrement lavé de gris cendré.

Les mérithalles sont inégaux.

Les feuilles sont larges, ovales-allongées ou ovales-lancéolées, pointues, entières ou largement serretées, vert foncé, planes ou à bords relevés en gouttière et arquées dans ce dernier cas. Le pétiole, long de 3 à 6 centimètres, est grêle, canaliculé, jaune clair bordé de vert.

Les stipules sont filiformes.

Alexandre Bivort.