Annales de pomologie belge et étrangère/Pomme Reinette du Vigan
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Reinette du Vigan.
Pomme Reinette du Vigan.
Arbre très-vigoureux, rustique et très-fertile, qui convient particulièrement aux vergers.
Fruit haut de 6 centimètres sur 7 de diamètre. Pédoncule petit, ligneux, un peu cotonneux, de couleur brun clair, arrivant à peine à la superficie d’une cavité large, profonde et régulière. Calice petit, clos, à divisions courtes, minces, cotonneuses, de couleur verdâtre, occupant une cavité étroite et profonde.
Épiderme épais, luisant, parchemineux, vert clair parsemé de quelques petits points roux, se détachant facilement de la chair à l’aide de la pointe d’un couteau et passant au jaune citron à la maturité ; une légère teinte de vermillon nuance parfois la partie qui a été frappée par les rayons solaires.
Loges séminales larges, pepins allongés, pointus, brun clair.
Chair jaune, avec un reflet rosé, fine, ferme ; eau suffisante, sucrée et bien parfumée, ayant à peu près toutes les qualités des Reinettes et aussi le mérite d’une longue et facile conservation.
Le pommier Reinette du Vigan est encore très-peu répandu dans les cultures autres que celles de nos provinces méridionales, il est cependant bien digne d’être cultivé et propagé dans tous les jardins et vergers au milieu de ses congénères.
Nous nous rappelons fort bien avoir vu, dans nos voyages dans les Cevennes, le beau pommier qui nous occupe, planté en grand nombre dans la jolie vallée du Vigan, dont le souvenir nous sera toujours cher ; ces arbres paraissaient très-vieux, à en juger par leur force. Il nous souvient que dans notre enfance, notre père nous racontait qu’il y avait au Vigan, berceau de notre famille, un pommier fort estimé ; que tous les ans, dans les dernières années du règne de Louis XV et pendant tout celui de Louis XVI il était expédié des paniers de Reinettes du Vigan pour la bouche du roi, sur la table duquel elles figuraient et étaient très-recherchées.
Dans cet heureux temps, nous étions loin de penser en recueillant dans notre mémoire cette historiette du foyer de famille, que nous aurions à nous en servir à l’appui de la description de la Reinette du Vigan.