Astronomie populaire (Arago)/III/08

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GIDE et J. BAUDRY (Tome 1p. 102-105).

CHAPITRE VIII

lunette astronomique


Les notions précédentes sur les lentilles, notions qui sont devenues populaires depuis l’invention du daguerréotype et des autres procédés photographiques, nous mettent en mesure de rendre compte du mode d’action des verres dont une lunette se compose.

Toutes les personnes qui ont tenu dans leurs mains une de ces petites lentilles de verre qu’on appelle un microscope simple, savent qu’avec leur secours on peut considérablement augmenter les dimensions apparentes des objets voisins. C’est avec ces lentilles de verre, quelquefois grosses comme une tête d’épingle, que les naturalistes étudient jusque dans leurs plus petits détails, l’organisation des parties constituantes des insectes, des fleurs, des feuilles, etc.

Cette lentille pourrait servir à l’examen d’un objet NOZ (fig. 63), placé très-près, quelquefois même à la distance d’une fraction de millimètre ; l’image paraît être alors en N′O′Z′.

Fig. 63. — Formation de l’image dans une loupe.

Mais rien n’empêche de substituer à un objet regardé directement l’image que donnerait cet objet NOZ dans une première lentille C en Z′O′N′, à l’aide d’une seconde lentille C (fig. 64). En effet, avec cette seconde lentille, on peut approcher tant qu’on veut de l’image provenant d’un objet inaccessible, et on aperçoit alors une seconde image en Z″O″N″.

Dans ces quelques lignes, nous venons de décrire la lunette astronomique. Elle se compose, comme on voit, de deux lentilles, l’une tournée du côté de l’objet qu’on veut observer, et que, par cette raison, on appelle l’objectif, l’autre est la lentille du naturaliste avec laquelle on étudie les images des objets éloignés fournies par la lentille objective ; cette seconde lentille étant placée très-près de l’œil a été nommée l’oculaire.

Fig. 64. — Principe de la lunette astronomique.

Plus la lentille objective a d’ouverture, plus sont nombreux les rayons partant de chacun des points de l’objet observé qui vont se croiser dans les divers points de l’image ; plus cette image a dès lors d’intensité. La grandeur de l’image focale, pour un objet donné, est, en outre, proportionnelle à la longueur de la distance focale de la lentille objective, comme nous l’établirons plus loin. On doit concevoir dès lors tous les avantages qui sont liés, quant aux effets, à la grande ouverture des lunettes et à leur longueur.

Le naturaliste ne voit distinctement l’objet matériel qu’il veut étudier, qu’en plaçant la petite lentille dont il se sert à une distance convenable de cet objet ; de même l’astronome n’aperçoit avec netteté l’image qu’en plaçant la lentille oculaire à la distance convenable de cette image : cette distance se détermine expérimentalement en faisant avancer ou reculer un petit tube dans lequel la lentille oculaire est enchâssée (fig. 65), c’est ce qu’on appelle mettre la lunette au point.

Fig. 65. — Coupe de la lunette astronomique.