Astronomie populaire (Arago)/XXXIII/10

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GIDE et J. BAUDRY (Tome 4p. 666-667).

CHAPITRE X

mois du calendrier républicain


Dans le calendrier républicain, adopté en 1793, on comptait 12 mois composés chacun de 30 jours, et des jours épagomènes ou complémentaires au nombre de 5 ou 6, ne faisant partie d’aucun des 12 mois[1]. On verra bientôt à quelles circonstances de la distribution des saisons ces cinq ou six jours complémentaires étaient destinés à pourvoir.

Chaque mois était divisé en trois décades, dont les jours prenaient les noms de primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi, décadi. Cette division avait un précieux avantage dont la semaine est privée : le nom du jour de la décade faisait connaître immédiatement et sans calcul à quel quantième du mois on était arrivé.

Voici les noms qu’on donna aux mois, à commencer par le premier de l’année républicaine :

Vendémiaire, brumaire, frimaire, nivôse, pluviôse, ventôse, germinal, floréal, prairial, messidor, thermidor, fructidor.

Les étymologistes ont critiqué ces dénominations ; on a répondu qu’elles avaient l’avantage d’avoir la même terminaison pour les mois de chaque saison, et de se rattacher à des événements météorologiques ou agricoles annuels : ainsi fructidor correspondait à la maturation des fruits, vendémiaire aux vendanges, pluviôse au temps des pluies, frimaire à l’époque des frimas, etc.

Mais ces dénominations avaient l’inconvénient de n’être relatives qu’au climat de la France : on se fit donc la plus étrange des illusions en s’imaginant qu’elles seraient adoptées dans tous les pays.

Ce calendrier, comme chacun sait, n’a duré que treize ans.

  1. Comme si l’on s’était plu à jeter de la défaveur sur l’année républicaine, les jours complémentaires furent appelés les sans-culottides.