Aux pères et aux mères de famille/03

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Aux Jeunes Époux et aux Fiancés

(40e mille)


Sur quoi il faut réfléchir
Sur quoi il faut s’éclairer
Sur quoi il faut se décider

Le mariage est la consécration légale et officielle de l’union conjugale de l’homme et de la femme, qui doivent se choisir librement en vue de fonder un foyer et de créer une famille.

Donc, le mariage est la manifestation publique et morale de cette union. Les deux époux prennent ainsi l’engagement, l’un envers l’autre, d’associer leurs volontés, leur honneur, leurs vertus, dans toute leur existence, pour rester fidèles l’un à l’autre et réaliser, dans la bonté, la justice et l’amour mutuels, leur destinée sur la terre.

Le but du mariage étant la famille, pour assurer celle-ci, ainsi que pour la protéger et la faire progresser, la loi et la morale ont défini les charges légales et les responsabilités de chacun des époux. Ces charges et ces responsabilités, ils doivent les connaître, se les rappeler souvent et s’efforcer constamment de les porter. Ils ne peuvent s’y soustraire sans parfois commettre un véritable crime.

En effet, le mariage n’est pas et ne doit pas être l’association d’intérêts vulgaires, un contrat temporaire que chacun observe à son gré pour assurer la prospérité matérielle de l’union conjugale. Il ne doit pas être, non plus, une association de deux individus en vue de satisfaire leurs désirs charnels ou leurs passions sensuelles.

Le mariage, indépendamment de son état légal, de son caractère civique, doit être profondément moral, unissant l’un à l’autre les époux par le lien du plus pur et du plus loyal amour. Et cet amour doit constamment les placer vis-à-vis l’un de l’autre, dans un sentiment d’absolue fidélité, d’entière confiance, d’estime et de respect mutuels.

Il n’y a qu’une loi morale qui régit les sexes ; par suite, l’inconduite de l’homme est aussi grave que celle de la femme et les rapports sexuels hors le mariage ne sauraient être admis ni pour l’un ni pour l’autre.

L’abandon du foyer, l’adultère, est non seulement un acte condamné par la loi qui protège le mariage, il est une faute des plus graves envers l’autre époux ; il est la dégradation morale de la personne humaine ; il est un acte avilissant ; et le divorce, presque inévitable dans ces conditions, devient le plus grand des malheurs.

Le but du mariage étant la fondation d’un foyer, d’une famille, la transmission de la vie, la procréation d’enfants, est le devoir impératif des deux époux. Ils doivent, unis qu’ils sont par les liens sacrés du mariage, désirer, accepter et aimer les enfants, qui sont le but naturel de leurs rapports intimes. Et ceux-ci seront toujours inspirés par ce noble souci.

Il demeure certain qu’une telle mesure de leurs rapports, une telle discipline, librement réfléchie, librement consentie et acceptée, laissera une place immense aux joies nobles et pures de l’amour conjugal et de l’amour paternel et maternel.

L’enfant étant ainsi le but normal et voulu de l’union en vue de transmettre la vie, rien ne devra être entrepris par les époux pour empêcher ou retarder sa venue. Les fraudes conjugales, les moyens anticonceptionnels, sont des procédés de luxure. Et l’avortement, indépendamment des dangers exceptionnellement graves auxquels il expose la femme, est encore un crime aux regards de la loi.

Dans le cours de la vie conjugale, pour que la mère puisse se reposer, refaire sa santé, plus ou moins ébranlée par ses grossesses, ce sera à la continence, à la discipline sexuelle que les époux feront appel.

Dans l’amour qui les unit ensemble pour la vie, les époux pourront puiser la force, la volonté et la persévérance qui leur seront nécessaires pour discipliner leurs désirs réciproques. De la pratique de cette discipline, dépend fréquemment la santé, la vie même, des époux et de l’enfant.

De nombreux enfants, sains et bien constitués, seront une richesse inestimable. Quand ils sont conçus dans l’amour, ils apportent avec eux, en venant dans le monde, la joie la plus pure, la plus noble, la plus profonde que le père et la mère peuvent éprouver.

Il se peut que, malgré les désirs les plus ardents d’avoir des enfants, pour des raisons ignorées, mystérieuses ou connues, le mariage reste stérile, infécond. Ce sera toujours un grand malheur pour les époux. Mais quelle tranquillité de conscience et quelle sérénité leur resteront dans ce malheur, s’ils ne sont ni l’un ni l’autre, séparément ni ensemble, coupables de la moindre fraude, ni responsables du moindre acte d’égoïsme conjugal.

L’enfant qui arrive au foyer conjugal, n’apporte pas uniquement la joie attendue. Il crée aux parents des devoirs, des charges et des responsabilités. L’enfant a des droits. Et le premier de ces droits est celui de vivre. Et il appartient au père et à la mère, qui lui ont donné la vie, de lui conserver cette vie, dans les meilleures conditions et au prix de tous les sacrifices.

L’enfant est le lien vivant qui unit le père et la mère, le présent au long passé de la famille ; l’enfant est le chaînon qui va relier le présent à l’avenir.

Les enfants sont donc un capital de vie infiniment précieux que les efforts constants des parents doivent protéger, préserver, avec toute l’intelligence, le dévouement et la bonne volonté dont ils sont capables.

Les parents doivent être les témoins vivants de toutes les vertus familiales, s’ils veulent les inspirer à leurs enfants. Ils doivent être non seulement père et mère de leurs enfants, mais encore et surtout, leurs éducateurs, leurs amis et leurs confidents les plus intimes.

Ce ministère d’amour vigilant, fait de tendresse, de bonté, de justice, de fermeté, de douceur, de patience et de respect, sera aussi empreint de pureté morale, de délicatesse dans les sentiments d’affection réciproque, de manière à former chez les enfants les plus hautes et les plus belles vertus de la famille et de la race. L’éducation morale sera entreprise par le père et par la mère, dès l’âge le plus tendre, afin de corriger les mauvaises tendances du caractère, de préparer avec soin l’époque si délicate et si importante de la puberté des enfants, et de les préserver contre les dangers de l’impureté.

L’éducation morale des enfants doit avoir pour objet de les former pour le service social qu’ils ont à remplir au milieu de la collectivité. C’est donc avant tout, à la conscience, à la discipline intérieure, au respect de soi-même et des autres, que les parents devront faire appel.

Les parents ne doivent jamais oublier que, s’ils veulent être respectés par leurs enfants, ils doivent les respecter aussi et éviter, devant eux, tout acte, toute attitude, toute parole qui pourraient les scandaliser.

Cette tâche, bien que souvent difficile, est celle des pères et des mères qui veulent que leur foyer soit la maison heureuse et consolatrice où leurs enfant pourront goûter les joies saintes du devoir et de la vie.

La famille, quel que soit son caractère social, parents et enfants de tout âge, constitue la base sur laquelle repose la nation, la Patrie, qui n’est que la famille agrandie.

Le foyer familial doit être le laboratoire vivant où se forment, se développent et se conservent les nobles vertus et les fortes traditions de la race, pour que chacun de ceux qui en font partie, sache toujours utilement servir le pays et la Société.

Les parents, auront donc à pratiquer les vertus civiques, qui font les bons citoyens ; ils devront les enseigner à leurs enfants, et leur apprendre que l’amour de la Patrie conduit à l’amour de l’humanité.

Comme on le voit, la famille assure l’existence de la Patrie et celle-ci, à son tour, doit protéger et fortifier la famille.

L’une et l’autre créent des devoirs, des charges et des responsabilités, et procurent les satisfactions les plus belles et les plus généreuses ; et par le bonheur qu’elles apportent, malgré les épreuves, elles permettent de tout attendre de la vie et de son idéal, quand on se donne à eux tout entier.