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Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BEBIUS, Philippe

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BEBIUS (Philippe), écrivain ascétique, né à Oreppe (province de Liége), en 1568, et mort à Cologne, le 16 février 1637. Il entra au noviciat de la Compagnie de Jésus, à Cologne, en 1589. Lorsqu’il eut prononcé ses vœux, il fut chargé de l’enseignement des mathématiques et des belles-lettres au gymnase de cette ville, et devint, à deux reprises, préfet des études et recteur de cet établissement, qui était incorporé à l’université. C’était, sans doute, à ce titre, qu’il faisait partie du conseil de la faculté des arts de l’université, et qu’il fut nommé doyen de ce corps savant en 1617. Bebius devint plus tard président du grand séminaire de Cologne, et occupa cette position importante pendant environ vingt ans. Malgré ses nombreuses occupations et sa santé délicate, il sut trouver le loisir pour s’occuper de la direction des sodalités de la Sainte Vierge. Il composa, en faveur des congréganistes, plusieurs ouvrages de piété dont on trouve la liste complète dans la Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, des PP. Aug. et Al. De Backer, I, p. 54. Il publia en outre : 1° Succincta chronologia ex Bellarmino et Baronio ab initio mundi usque ad annun 1628. Coloniæ, apud Hermannum Mylium ; vol. in-8o. Cet abrégé se trouve en tête de l’Histoire universelle de Tursellinus. — 2° Commentarius in tres partes carminum selectorum latinorum ex diversis scholiastis concinnatus. Coloniæ, apud Hermannum Mylium, 1629 ; vol. in-4o. — 3° Commentarius in Lyrica Horatii expurgata ex veteribus ac recentioribus scholiastis, Actone, Porphyrione, Chabetio, Lambino, Torrentio et Ceruto excerptus. Coloniæ, apud Hermannum Mylium, 1633 ; vol. in-fol. — 4° Vindiciæ Ursulanæ, seu tomus prior, quo primigenia historia SS. Ursulæ et undecim millium virginum cum traditione Coloniensi contra adversarios asseritur. Opera Ph. Bebii et Hermanni Crombach, S. J. sacerdotum. Coloniæ Agrippinæ, sumptibus Hermanni Mylii, 1647 ; volume in-fol. C’est là, sans contredit, l’ouvrage le plus important de Bebius, et le principal titre à la gloire littéraire dont il jouit. Dès l’année 1616, Bebius avait conçu le dessin de publier une Défense de l’histoire de sainte Ursule et de ses compagnes, destinée à combattre l’opinion de Baronius (Notæ ad martyrologium) et de quelques autres auteurs qui révoquaient en doute la vérité de l’histoire de sainte Ursule. Le mauvais état de sa santé et un surcroît de besogne occasionné par le départ d’un de ses collègues, l’obligèrent, en 1618, d’abandonner momentanément ses recherches. Il reprit néanmoins ses travaux après une courte interruption, et les poussait avec vigueur, lorsque tous les manuscrits qu’il avait recueillis et les notes qu’il avait rédigées, devinrent la proie des flammes dans l’incendie qui, en 1622, détruisit le collége qu’il habitait. Cette perte ne le découragea pas ; il se mit à faire de nouvelles recherches, mais il ne put mener à bonne fin le travail qu’il avait entrepris. Crombachius publia, dix ans après la mort de Bebius, les résultats des études du savant hagiographe, sous le titre que nous avons transcrit ci-dessus. (Voyez Acta SS. octobris IX, p. 75 et suiv.). Le P. Ribadeneira, dans ses Flores sanctorum, et le P. Rosweydus, dans sa Generale kerckelyke Historie, ont reproduit une vie de sainte Ursule, composée par le P. Bebius.

E.-H.-J. Reusens.

Foppens, Bibliotheca belgica, II, p. 1022. — Becdelièvre, Biographie Liégeoise, I, p. 502. — Aug. et Al. De Backer, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, I, p. 54. — Hartzheim, Bibliotheca Coloniensis, p. 286. — Acta SS. Octobris, p. 75 et suiv.