Biographie universelle ancienne et moderne/1re éd., 1811/Théophile (surnommé Protospatharus)

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THÉOPHILE (surnommé Protospatharus), médecin grec, vivait suivant Fabricius, au commencement du septième siècle, sous le règne de l’empereur Héraclius. On n’a aucuns détails sur sa vie. Seulement on sait qu’il cultivait avec distinction la philosophie péripatéticienue. On ajoute qu’il était moine, ce qui ne s’accorde pas beaucoup avec son surnom qui signifie chef des porte-lances ou épées, c’est-à-dire probablement, des satellites ou gardes du souverain. Il n’est pas impossible cependant que Théophile ait porté la lance ou l’épée avant de revêtir l’habit monastique. Quoi qu’il en soit, on a sous son nom les ouvrages suivants, qui sont encore quelquefois consultés par ceux qui s’occupent de l’art de guérir : J. De hominis fabrica libri V, (græce), Paris, Guill. Morel, 1555, in-8º ; Idem, lat‘, Junio Paulo Crasso interprete, Ibid., 1556, in-8º[1]. Cette traduction latine par Crasso, médecin de Padoue, avait paru pour la première fois à Venise, en 1536, in-8º. Elle a eu plusieurs éditions, pour lesquelles nous renvoyons aux bibliographes spéciaux. La dernière et la meilleure du texte grec, accompagné d’une traduction nouvelle, a été publiée par. – A. Greenhill, sous ce titre : de Corporis humani fabrica libri V, gr. et lat., cum annotationibus et varietate lectionum ; Oxford, 1842, in-8º. Cet ouvrage est un bon abrégé du traité de Galien de Usu partium. « Il contient quelques détails exposés avec plus d’exactitude et de précision qu’ils ne l’avaient été par le médecin de Pergame. L’auteur a pour but principal de démontrer la sagesse du créateur dans la construction et la disposition du corps humain. » Biogr. médic. (Panckoucke). II. Iatrosophistæ (Théophile) de urinis liber singularis (gr. et lat.), Paris, Fréd. Morel, 1608, pet. in-8º. La traduction, que l’on regarde comme très-fautive, est de l’imprimeur Morel lui-même. Deux autres l’avaient précédée, l’une par Pontius Virunius, l’autre par Albanus Torinus ; mais comme elles ne sont plus d’usage, il serait inutile d’en indiquer les éditions. Le texte et la traduction de Fréd. Morel, corrigés, etc., ont reparu dans le tome VIII des œuvres d’Hippocrate et de Galien, par René Chartier. Enfin Thomas Guidot, ou Guidott, a donné à Leyde, en 1703, avec une vernion nouvelle, l’édition la plus recherchée du de Urinis libellus. On en peut voir le titre développé dans le Manuel de M. Brunet. III. De excrementis tractatus, gr. et lat., publié par Guidott dans le vol. précité. IV. Commentarii in aphorismos Hippocratis, Venise, 1549, in-8º ; Spire, 1581, in-8º. Cette traduction, sans texte, est de Louis Corradus. L’auteur y est désigné sous le nom de Philothée, synonyme de Théophile. Le texte n’a été rendu public qu’en 1836, par Dietz, dans ses Scholia in Hippocratem et Galenum. Leipzig, 2 vol. in-8º. Ces commentaires, comme ceux de Stephanus et de Damascius, imprimés dans le même recueil, ne sont encore, en grande partie, qu’un extrait de ceux de Gatien sur les aphorismes du prince de la médecine ; mais, au dire des maîtres, c’est un extrait clair et précis, qui ne manque pas de vues particulières, etc. Le docteur Daremberg les cite plus d’une fois, dans les notes savantes et concises qui enrichissent son élégante et fidèle traduction des chefs-d’œuvre d’Hippocrate, en un seul volume (format anglais), lequel n’est pas un des moins précieux de la collection Charpentier. V. Philareti (Théophile) de Pulsuum scientiâ commentariolus, Bâle, 1533, in-8º, et dans Artis medicæ principes de Henri Etienne ; c’est une traduction seulement, par A. Torinus. Le texte grec était encore inédit quand Schœll écrivait son histoire de la littérature grecque. Nous ne savons s’il a été publié depuis. Ce même Schœll, qui nous a fourni les principales données de cet article, prétend que Stephanus ou Etienne d’Athènes, nommé ci-devant, était disciple de notre Théophile, et qu’il a mis par écrit la doctrine de son maître sur la différence des Fièvres, etc. B—l—u.


  1. A la suite de cette traduction de l’ouvrage de Théophile, se trouve celle d’un traité de Soranus d’ephèse de vulvâ et pudendo muliebri, latine, interprete Johann. Bap. Rosario. (Voyez le n. 1193 du Catalogue de Gaignat.)



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