Biographie universelle ancienne et moderne/2e éd., 1843/CALEPINO (Ambroise)

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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843
Tome 6 page 392

CALEPINO (Ambroise)


CALEPINO, ou DA’CALEPIO (Ambroise), naquit à Bergame, le 6 juin 1435. Son père, le comte Trussardo, était issu de l’ancienne famille des comtes de Calepio. Ambroise entra en 1451 dans l'ordre des augustins. Il se rendit célèbre par son grand Dictionnaire des langues latine, italienne, etc., connu sous le nom de Calepin (1) [1], qu’il publia pour la première fois à Reggio (1502, in-fol.), et depuis en 1505 et 1509. Toute sa vie fut consacrée à cette grande entreprise ; il ne laissa passer aucun jour sans revoir son travail, sans l’accroître et le corriger. Calepino, parvenu à une extrême vieillesse, devint aveugle sur la fin de ses jours, et mourut le 30 novembre 1511. Les diverses éditions de son dictionnaire en prouvent assez le succès et le mérite. Il en a été de ce livre comme du Dictionnaire de Moréri, et comme de la plupart de ceux de ce genre. L’auteur l’avait publié en un volume assez mince ; depuis ce temps, il a été bien augmenté, en passant par les mains de Passerat, de la Cerda, de Laurent Chifflet et d’autres compilateurs. En convenant des défauts qui devenaient inséparables d’une pareille entreprise, on doit rendre justice à la vaste érudition de Calepino et à ses connaissances dans les langues latine, grecque, hébraïque, dont il avait fait une profonde étude. L’édition la plus complète de ce dictionnaire est celle de Bâle, 1590, ou 1627, in-fol. ; elle est en onze langues, y compris le polonais et le hongrois. On estime aussi celle de Lyon, 1386, 2 vol. in-fol., qui est en dix langues, et celle de Lyon, 1681, vol. in-fol., en huit langues ; celle-ci était déjà la 19e édition. Facciolati en donna une, aussi en huit langues, Padoue, 1758, 2 vol. in-fol. L’édition la plus récente est en sept langues, Padoue, vol. in-fol. La plus commode est l’abrégé donné par Passerat en huit langues, Leyde, 1654, 2 tom., ou 1 vol, in-4o.

R. G.


  1. (1) Le mot calepin est passé dans notre langue pour exprimer un recueil de notes et d’extraits, témoin ces vers de Boileau, sat. 1ère :
    Que Jaquin vive ici . . . . . . . . . . .
    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
    Qui de ses revenus écrits par alphabet
    Peut fournir aisément un calepin complet