Biographie universelle ancienne et moderne/2e éd., 1843/SCHULZE (Frédéric-Auguste)
SCHULZE (Frédéric-Auguste), fécond romancier
allemand, qui s’est fait connaître sous le
nom de Frédéric Laun, naquit à Dresde le 1er juin
1770. Destiné d’abord aux professions savantes,
il allait entrer à l’université lorsque des revers
de fortune l’obligèrent à donner un autre cours
à ses pensées ; il obtint une place de commis dans
la direction des finances, mais il employait tous
ses loisirs à des études persévérantes, et il put
réussir, en 1797, à renoncer à son modeste emploi.
Il se rendit à Leipsick, suivit les cours pendant
trois ans et revint à Dresde en 1800. Il y
apportait le manuscrit d’un roman qu’il avait
composé à l’université et qui parut sous le titre
de : l’Homme en train de se marier. Il y avait de
l’enjouement et de la facilité dans cet ouvrage ;
il eut du succès, et Schulze se trouva alors encouragé
à marcher dans la carrière qui s’ouvrait
devant lui. Il ne renonça pas cependant à l’administration ;
nommé, en 1807, secrétaire du comité
des manufactures et du commerce, il obtint
plus tard d’autres emplois. Sa vie s’écoula paisiblement
à Dresde, où il mourut le 4 septembre
1849. Travailleur infatigable, il a écrit plus de
cent romans ou nouvelles et éparpillé une foule
d’opuscules dans les almanachs et dans les publications
périodiques. Il a de la gaieté, du naturel,
mais il écrit trop vite et son horizon habituel est
restreint. Les Aventures de Gottlieb avant son second mariage sont regardées en général comme
ce qu’il a fait de mieux. Schulze publia également
un volume de comédies (Dresde, 1807), mais il
renonça promptement au théâtre, pour lequel il
reconnut qu’il avait peu de vocation ; il se laissa
aller cependant parfois à écrire des vers, qui,
recueillis en 1824, obtinrent une seconde édition
en 1828. Un choix de ses productions a paru en
1843-1844, à Stuttgard, avec une préface de
Tieck. En 1838, il mit au jour trois volumes de
Mémoires, qui furent froidement accueillis. Le
nom de Laun, jadis si connu dans le monde des
lecteurs de romans en l’Allemagne, descend graduellement
dans l’oubli ; en France, il est resté
ignoré. Z.