Blasons anatomiques du corps féminin

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le bibliophile Ad** B*** ()
E. Sansot & Cie, Éditeurs (p. 3-125).

COLLECTION EROTICA SELECTA

BLASONS ANATOMIQUES CORPS FÉMININ

PUBLIÉS SUR L’ÉDITION DE 1550 AVEC UN AVANT-PROPOS, DES NOTES ET UN GLOSSAIRE

PAR LE BIBLIOPHILE Ad** B***

PARIS BIBLIOTHÈQUE INTERNATIONALE D’ÉDITION E. SANSOT & Cie, Editeurs 7, RUE DE L’ÉPERON, 7

MCMVII Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/7 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/8 mœurs aidant, on vit paraître les plus singuliers éloges du sexe aimé. Bientôt même il n’exista guère de partie du corps féminin, si dérobée soit-elle, qui n’eut son blasonneur ; les grâces les plus intimes perdirent leurs derniers voiles et ce fut comme au temps du paganisme, où la pudeur n’était qu’un mot dérisoire. Les uns chantèrent les cheveux, le front et les yeux ; d’autres, la bouche, la langue, le cœur et la main ; il y en eut pour faire l’apologie de la cuisse et du genou, ou bien pour célébrer par le menu mille détails cachés, objets du désir des amants.

On résolut alors de réunir tous ces vers, et,chose édifiante pour un temps où l’on se piquait de platonisme, de les faire transmettre par Marot aux dames qui avaient accompagné Renée ; de France à Ferrare. Nonobstant la gravité et les préoccupations du moment, la petite cour italienne se constitua en tribunal littéraire et jugea ces productions grivoises et libertines.

Le goût féminin, il est vrai, ne perdit rien AVANT-PROPOS .7 de ses droits au respect et récompensa la vertu en dpnnant la palme à celui qui avait su mettre quelque idéal dans un genre qui en exigeait si peu. Et ce fut le commencement de la fortune de Maurice Scève, auteur des’Blasons du front, du sourcil, du soupir, dé la larme et de la gorge (r). Peu après ce tournoi, parurent à Lyon, che^ François fuste, les premiers blasons. Publiés sous ce titre ; Fleurs de poésie françoise, à la suite d’une traduction de Z’Hecatornphile de Léon Battista Alberti (2), ils n’offrent en réa- lité que la matière d’un premier essai. Aussi Draudeet du Verdier, l’un dans sa Biblio- (1) Voyez Sltaurict Scève et la Renaissance lyonnaise, étude d’histoire littéraire, par Albert Baur. Paris, Honoré Champion, 1906, in-8 ?. (2) Hecatomphile signifiant centième amour, du vul- gaire italien (de L. Bapt. Alberti), tourné en langage français. Les fleurs de poésie française, s. 1., 1536, petit in-8°, fig. ; Lyon, François Juste, 1537, in-16 ; Paris, Sergent, 1539, in-16, fig. ; Paris, Alain Lotrian, 1540, in-16, fig. en bois. theca Classica (i) et l’autre dans sa Bibliothèque françoise (2) ont-ils fait une confusion en signalant ce recueil comme la première édition originale. Celle-ci ne parut vraisemblablement qu’en 1543, ou bien 1550. Brunet, dans son Manuel du Libraire, désigneun exemplaire de cette édition de 154.3 (Taris, Ch. Langelier, in-16, avec grav.j commeayant figuré à lavente Blandford ; il fut vendu la somme de 3 livres, 10 shellings. Quant à l’édition de 1550, c’est un petit in-12 (86 ff. plus 2 ff. non chiffrés pour la table), fort rare, mais bien connu des bibliophiles. Nous ne saurions mieux faire que

(1) Francofurti, 1625, in-4 », t. II, p. 201 : « ’Blasons anatomiques des parties du corps féminin, invention de plusieurs poètes français contemporains. Lyon, François fuste, 1S36, in-16. »

(2) Ed. publiée par Rigoley de Juvigny. A Paris., chez Saillant et Nyon, 1722, in-40, t. I, p. 272 : « Blasons anatomiques desparties du corpsféminin, invention de plusieurs poètesfrançois contemporains, imprimés

à Lyon, in-16, par François Juste, 1536. » Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/12 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/13 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/14 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/15 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/16 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/17 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/18 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/19 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/20

Donc beaulx cheveulx, plus reluysans qu’or fin,
Desquelz ne puis, ne pourroys faire fin,
Je vous supply en voz tresses dorées,
Par mille nœudz haultement décorées,
Tenir lié ce mien cueur despourveu
Avec les yeulx de ceulx qui vous ont veu.




BLASON DU FRONT

S[c]æve


Front large, et hault, front patent et ouvert,
Plat et uny, des beaulx cheveulx couvert :
Front qui est clair et serain firmament
Du petit monde, et par son mouvement
Est gouverné le demeurant du corps,
Et à son vueil sont les membres concors,
Lequel je voy estre troublé par nuës
Multipliant ses rides très-menuës,
Et du costé qui se presente à l’œil,
Semble que là se lieve le Soleil.
Front eslevé sus ceste sphère ronde,
Où tout engin, et tout sçavoir abonde.
Front reveré, front qui le corps surmonte,
Comme celluy qui ne craint rien, fors honte.
Front apparent affin qu’on peust mieulx lire
Les loix qu’amour voulut en luy escrire,
O front tu es une table d’attente,
Où ma vie est, et ma mort très-patente.

BLASON DU SOURCIL

S[c]æve.


Sourcil tra[i]ctif en vouste fleschissant
Trop plus qu’hebene, ou jayet noircissant,
Hault forgeté pour umbrager les yeulx
Quant ilz font signe, ou de mort ou de mieulx.
Sourcil qui rend paoureux les plus hardis,
Et courageux les plus accouardis ;
Sourcil qui fait l’air clair, obscur soubdain,
Quans il froncist par ire ou par desdain,
Et puis le rend serain, clair et joyeulx,
Quant il est doulx, plaisant et gracieux.
Sourcil qui chasse et provoque les nuës,
Selon que sont ses archées tenuës,
Sourcil assis en lieu hault pour enseigne,
Par qui le cueur son vouloir nous enseigne,
Nous descouvrant sa profonde pensée,
Ou soit de paix ou de guerre offencée :
Sourcil non pas sourcil, mais ung soubz ciel,
Qui est le dixiesme et superficiel,
Où l’on peult veoir deux estoilles ardantes,
Lesquelles sont de son arc dependantes,
Estincelans plus souvent et plus clair
Qu’en esté chault un bien soubdain esclair :
Sourcil qui faict mon espoir prosperer,
Et tout à coup, me faict desesperer.
Sourcils sur qui amour prit le pourtraict,
Et le patron de son arc, qui attraict
Hommes et Dieux à son obéissance,
Par triste mort ou doulce jouyssance.

O sourcil brun, soubz tes noires tenebres
J’ensepvelis en douleurs trop funebres
Ma liberté et ma dolente vie,
Qui doulcement par toy me fust ravie.




BLASON DE L’ŒIL

La Maison Neufve.


Oeil non pas œil, mais un Soleil doré,
Oeil comme Dieu de mes yeulx honoré ;
Oeil qui feroit de son assiete et taille
Durer dix ans encor une bataille.
Oeil me privant du regard qu’il me doit
Me voyant mieulx que s’il me regardoit.
Oeil sans lequel mon corps est inutile,
Oeil par lequel mon ame se distille.
Oeil, ô mon œil disant je te veuil bien,
Puis que de toy vient mon mal et mon bien.
Oeil bel et net comme ciel azuré,
Oeil reposé, constant et asseuré.
Oeil qui riroit en me voyant mourir,
Qui ploureroit ne m’osant secourir.
Oeil de son faict luy-mesmes esblouy,
Oeil qui diroit si sagement ouy.
Mais à qui œil ? A celuy que sçavez,
Qui vous aura ? Vous, celle qui m’avez.
Oeil, qui pour rendre un cueur de marbre uny,
Ne daignerait se monstrer qu’à demy.
Oeil s’accordant au ris de la fossette,
Qui faict amour en joue vermeillette.

Oeil où mon cueur s’estoit devant rendu,
Que luy eussiez le logis deffendu.
Oeil si se veult tenir pensif et coy,
Qui faict sortir de soy je ne sçay quoy,
Que l’on voit bien toutesfois commander
Aux demandeurs de riens ne demander.
Oeil qui me donne en y pensant tant d’aise,
Oeil, ô doulx œil, que si souvent je baise,
Voire, mais œil, j’entendz que c’est en songe,
Oeil qui ne peult souffrir une mensonge ;
Oeil qui voit bien qu’à luy me suis voué,
Oeil qui ne fut jamais assez loué,
Mais toutesfoys pour eviter envie,
Oeil doulx et beau, le propre de m’amye.
Oeil je sois vostre, et de ce vous asseure.
Escoutez moy, mon œil, je vous conjure
Par Cupido que vous avez tout nud,
Et par son arc qu’en vous ay recongneu,
Par le plaisir que l’un des miens auroit,
Si d’adventure à vous se mesuroit.
Par tout mon bien, par l’ouverte fenestre
Que vous voyez en mon costé senestre,
Par la beaulté de celle que sçavez,
Par le venin que vous me reservez.
Oeil, dictes moy ce que vous respondictes,
Descouvrez moy le signe que me feistes,
Quant on disoit que mal seroit assis
Le beau maintien de vostre esprit rassis,
Hors de la court s’il estoit entendu
En autre sens que ne l’avez rendu :
Declairez-moy, s’il vous plaist, ce langaige,
Et n’en parlez rien qu’à vostre advantaige.

BLASON DE LA LARME

S[c]æve.


Larme argentine, humide et distillante
Des beaulx yeulx clairs, descendant coye, et lente
Dessus la face, et de là dans les seins,
Lieux prohibez comme sacrez, et sainctz ;
Larme qui est une petite perle
Ronde d’embas, d’enhault menuë et gresle,
En esguisant sa queuë un peu tortuë,
Pour demonstrer qu’elle lors s’esvertuë,
Quant par ardeur de dueil, ou de pitié
Elle nous monstre en soy quelque amitié ;
Car quand le cueur ne se peut descharger
Du dueil qu’il a, pour le tout soulager,
Elle est contente issir hors de son centre,
Où en son lieu joye après douleur entre.
Larme qui peult ire, courroux, desdain,
Pacifier, et mitiguer soubdain,
Et amollir le cueur des inhumains,
Ce que ne peult faire force de mains.
Humeur piteuse, humble, doulce et benigne,
De qui le nom tant excellent et digne,
Ne se debvroit qu’en honneur proferer,
Veu que la mort elle peult differer,
Et prolonger le terme de la vie,
Comme l’on dit au livre d’Isaie.
O liqueur saincte, ô petite larmette,
Digne qu’aux cieulx (au plus hault) on te mette,
Qui l’homme à Dieu peulx reconcilier,
Quand il se veult par toy humilier.

Larme qu’appaise et adoulcit les Dieux,
Voire esblouit et baigne leurs beaulx yeulx
Ayant pouvoir encor sur plus grand’chose,
Et si ne peult la flamme en mon cueur close
Diminuer, et tant soit peu esteindre,
Et toutesfois elle pourroit bien teindre
La jouë blanche et vermeille de celle,
Qui son vouloir jusques icy me celle.
O larme espaisse, ô compaigne secrette,
Qui sçais assez comment amour me traicte,
Sors de mes yeulx, non pas à grandz plains seaux,
Mais bien descendz à gros bruyans ruisseaux :
Et tellement excite ton pouvoir,
Que par pitié tu puisses esmouvoir
Celle qui n’a commiseration
De ma tant grande, et longue passion.




BLASON DE L’OREILLE

Albert le Grand


Oreille blanche : clere et nette,
Oreille un petit rondelette,
Oreille ne grosse ne grasse,
Oreille de bien bonne grace,
Oreille qui n’est point trop grande,
Oreille à qui je ne demande
Tant seulement que d’estre ouy
Et qu’elle me face dire ouy.
Oreille belle entre cinq cens,
Oreille noble entre les sens,

Servant au corps et à l’esprit,
Oreille qu’onc on ne reprit
D’estre ayse d’ouyr mal parler
Et qui sçait ce qu’il fault celer.
Oreille assez bien approuvée,
Oreille au ciel tousjours levée,
Dont seulement le bout qui passe
Enrichit ceste belle face.
Oreille à qui les passionnez
Les desvoiez, les affectionnez,
Les peines, soucys, et tormens,
Les plaisirs, et contentemens
Qui sont aux autres sens celez
Sont à bien bon droict révélez,
Pour accroistre en luy le plaisir
Ou de l’autre se dessaisir.
Oreille qui n’est jamais close,
Quant on dit quelque bonne chose,
Mais quand en avant on luy boute
Propos fascheux, elle n’oyt goutte.
Oreille tant saige et discrète,
Oreille que tant je regrete,
Quant il me convient absenter
Sans luy pouvoir mon cas compter.
Oreille qui ne veult souffrir
Qu’autre puisse service offrir
A la dame que j’ayme bien
Sinon celuy qui est tout sien,
Que plus qu’aultre elle favorise
Et qu’a bon droit elle auctorise.
Oreille trop plus clair oyant
Que l’oeil ne peut estre voyant,

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26 BLASONS ANATOMIQUES Oreille tu as la puissance De donner quelque congnoissance Au demandeur, s’il parviendra A la fin où il prétendra. Oreille donc qui tout entend, Pour me rendre bien fort content, Escoùte moy quand je vouldray, Et croy tout ce que te diray. BLASON DU NEZ I.-N. DARLES O noble nez, organe odoratif, Du corps humain membre décoratif, Te blasonner je ne me sçauroye taire. Car

kPour ce t’es deu degré superlatif A te louer on deust estre intentif : Car en toy git le mirouer de nature, Le los, le pris d’humaine pourtraicture, L’aornement du corps reparatif, Ton excellence, ta grand beaulté, ta grâce T’ont faict loger au milieu de la face. Bien t’appartient un lien tout autenticque, Car ta présence rend la face angelicque

C’est par toy seul que la face reluit, C’est par toy, Nez, qu’elle a louenge et bruit Par tout le monde, et qu’elle est si plaisante A un chascun tant délectable et gente. Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/30 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/31 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/32 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/33 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/34 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/35 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/36 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/37 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/38 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/39 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/40

BLASON DU SOUSPIR

S[c]æve


Quant je contemple a part moi la beaulté
Qui cele en soy si grande cruaulté,
Je ne puis lors bonnement non me plaindre,
Et par souspirs accumulez estaindre
Ce peu de vie, et presque tyrer hors
L’ame gisant en ce malheureux corps :
Comme par ceulx qui du centre procedent
Où mes tourmentz tous autre maulx excedent.
Donc, ô souspirs, vous sçavez mes secretz
Et descouvrez mes douloureux regretz :
Quant vous sortez sanglantissans du cueur,
Jusqu’à la bouche esteincte par langueur.
Où allez vous, souspirs, quant vous sortez
Si vainement que rien ne rapportez,
Fors un desir de tousjours souspirer,
Dont le Poulmon ne peult plus respirer ?
Souspirs espars qui tant espais se hastent
Que pour sortir en la bouche ils se battent,
Ne plus ne moins qu’en estroicte fournaise
L’on voit la flamme yssir mal a son aise.
Souspirs soubdain et vistes, et legiers,
Souspirs qui sont desloyaulx messagiers.
Ha qu’ai-je dit ? desloyaulx, mais fidelles
S’entretenans par distinctes cordelles,
A celle fin que point ne m’abandonnent
Et que tousjours soulagement me donnent.

Souspirs menus qui estes ma maignie,
Et me tenez loyalle compaignie
Les longues nuictz, au lict de mes douleurs,
Qui est coulpable, et receleur des pleurs,
Lesquelz je mesle avec très-piteux plainctz
Lors qu’à vous seuls tristement je me plains,
Souspirs secretz servans de procureur,
Quant pour purger ignorance ou erreur
Ils vont pour moy vers celle comparoistre,
Où je ne puis, au moins, à presence estre.
Que dira t’on de vous, souspirs espais
Qui ne pouvez dehors sortir en paix,
Levans aux cieulx vostre longue traînée.
Alors qu’on voit fumer la cheminée
L’on peult juger par signes evidents
Qui y a feu qui couve là dedans.
Et quand souvent je sanglotte, et souspire,
Que dans mon corps le feu croit et empire,
Souspirs qui sont le souef et doulx vent
Qui vont la flambe en mon cueur esmouvant.
O toy, souspir, seul soulas de ma vie,
Qui sors du sein de ma doulcette amye :
Dy-moi que faict ce mien cueur trop osé ?
Je croy qu’il s’est en tel lieu composé,
Qu’amour piteux si hault bien luy procure
Qu’il n’aura plus de moy soucy ne cure.

BLASON DE LA GORGE

S[c]æve


Le plasmateur de ce corps admirable,[1]
L’ayant formé en membres variable
Meit la beauté en lieu plus eminent,
Mais pour non clorre icelle incontinent,
Ou finir toute en si petite espace,
Continua la beaulté de la face
Par une gorge yvoirine et très-blanche,
Ronde, et unie, en forme d’une branche,
Ou d’un pillier qui soustient ce spectacle,
Qui est d’amour le très-certain oracle,
Là où j’ay faict par grande devotion
Maint sacrifice, et mainte oblation
De ce mien cueur qui ard sur son autel
En feu qui est a jamais immortel,
Lequel j’arrouse et asperge de pleurs
Pour eau benoiste, et pour roses et fleurs.
Je vay semant gemissemens et plainctz,
De chantz mortelz environnez et plains,
En lieu d’encens, de souspirs parfumez
Chaulx, et ardentz pour en estre allumez.
Doncques, ô gorge, en qui gist ma pensée,
Dès le menton justement commencée,
Tu t’eslargis en un blanc estomach,
Qu’est l’eschiquier qui faict escheç et mact

Non seulement les hommes, mais les Dieux,
Qui dessus toy jouent de leurs beaulx yeulx.
Gorge qui sert à madame d’escu,
Par qui amour plusieurs foys fut vaincu ;
Car onc ne sceut tyrer tant fort et roide
Qu’il ait mué de sa volunté froide,
Pour mon pouvoir penetrer jusqu’au cueur
Qui luy resiste, et demeure vainqueur.
Gorge de qui amour feit un pulpistre,
Où plusieurs fois Venus chante l’epistre,
Qui les amans eschauffe à grand desir
De parvenir au souhaité plaisir.
Gorge qui est un armaire sacré
A chasteté déesse consacré,
Dedans lequel la pensée [pudique][2]
De ma maistresse est close pour relique.
Gorge qui peult divertir la sentence
Des juges pleins d’asseurée constance,
Jusques à ployer leur severe doctrine,
Lors que Phrynes descouvrit sa poictrine.
Reliquiaire, et lieu très-precieux,
En qui Amour, ce dieu sainct glorieux,
Reveremment et dignement repose,
Lequel souvent baisasse, mais je n’ose,
Me congnoissant indigne d’approcher
Chose tant saincte, et moins de la toucher.
Mais me suffit que de loing je contemple
Si grant beaulté, qu’est felicité ample.
O belle gorge, ô precieuse ymage,
Devant laquelle ay mis pour tesmoignage

De mes travaulx, ceste despouille mienne,
Qui me resta depuis ma playe ancienne,
Et devant toy penduë demourra
Jusques à tant que madame mourra.




BLASON DU BEAU TETIN

Clement Marot


Tetin refait, plus blanc qu’un œuf,
Tetin de satin blanc tout neuf,
Tetin qui fais honte à la rose,
Tetin plus beau que nulle chose,
Tetin dur, non pas Tetin, voire,
Mais petite boule d’ivoire,
Au milieu de qui est assise
Une fraise, ou une cerise,
Que nul ne voit, ne touche aussi.
Mois je gaige qu’il est ainsi :
Tetin donc au petit bout rouge,
Tetin qui jamais ne se bouge,
Soit pour venir, soit pour aller,
Soit pour courir, soit pour baller ;
Tetin gauche, Tetin mignon,
Tousjours loin de son compagnon ;
Tetin qui porte tesmoignage
Du demeurant du personnage ;
Quand on te voit, il vient à maints
Une envie, dedans les mains,
De te taster, de te tenir :
Mais il se fault bien contenir

D’en approcher, bon gré ma vie !
Car il viendroit une aultre envie.
O Tetin ne grand, ne petit,
Tetin meur, Tetin d’appétit,
Tetin qui nuict et jour criez :
Mariez moy tost, mariez.
Tetin qui t’enfles et repoulces
Ton gorgias de deux bons poulces,
A bon droict, heureux on dira
Celuy qui de laict t’emplira,
Faisant du tetin de pucelle
Tetin de femme entière et belle.




BLASON DU CUEUR


Albert le Grand


Cueur noble cueur, cueur bien assis,
Cueur ferme, constant et rassis,
Cueur tel que je vouldroys choisir,
Cueur joyeulx, cueur de grand plaisir,
Cueur abandonné, cueur ouvert.
Cueur qui se montre à descouvert,
Cueur qui point de venin ne porte,
Cueur feal, cueur de bonne sorte.
Cueur d’aussy grande loyaulté,
Que ce corps est de grand’beaulté.
Cueur entier, cueur qui ne te peulx
Jamais laisser partir en deux,
Petit cueur gentil, cueur riant,
Petit morceau de chair friant,

Petit en petit corps compris,
Mais de grand et excellent pris.
Cueur bening, cueur courtois, cueur doulx,
Cueur qui ne peult souffrir courroux,
Cueur gay, cueur joly, cueur parfaict,
Cueur qui n’est d’aucun vice infaict,
Cueur net, cueur sans aucune tache,
Cueur qui rien ne celé, ne cache
De ce qui doibt estre monstre,
O que tu as bien rencontré,
Mon cueur, d’avoir son alliance :
C’est un cueur qui n’a oubliance
Du plaisir qu’on tasche luy faire.
C’est un cueur de si bonne affaire,
Que quand il a moyen d’ayder,
Il ne luy fault point demander.
C’est un cueur qui a ce crédit,
Que ce qu’il veult est faict et dit.
C’est un cueur qui seul a puissance
De me faire avoir jouyssance.
C’est un cueur, quand tout est dit, tel
Qui semble n’estre point mortel.
C’est ung cueur sans qui le mien corps
Fust jà mis au nombre des morts,
C’est un cueur divin en ses faictz,
C’est ung cueur de si grans effectz,
Que nous n’y sçaurions rien entendre,
C’est un cueur qui fait entreprendre
Choses qui semblent impossibles.
C’est un cueur qui les invisibles
Nous fait passer devant les yeulx,
Et fait tousjours de mieulx en mieulx.

C’est un cueur qui se fait congnoistre
Sans en évidence se mettre,
C’est un cueur qui tout sçait et voit,
C’est un cueur qui de loing prévoit
Les choses qui sont à venir.
C’est un cueur qui sait maintenir.
Le corps en sa force et puissance,
Qui vit soubz son obeyssance.
Or c’est un cueur, sans le plus louer,
A qui seul je me vueil vouer,
C’est un cueur plein d’honnesteté,
Cueur tousjours tel qu’il a esté ;
C’est un cueur de grâce vestu,
C’est un cueur d’honneur revestu,
C’est un cueur qui rend bien heureux
Celluy dont il est amoureux.
C’est luy sans qui l’œil ne peult voir,
Celuy qui fait la main mouvoir,
C’est luy qui fait courir, aller,
Et qui fait la bouche parler.
C’est luy qui donne la couleur
Au visage par sa chaleur :
C’est luy qui faict l’oreille ouyr,
C’est luy qui fait tout resjouyr,
C’est celuy qui promect qu’on puisse
Taster le tetin et la cuisse :
C’est celuy qui a le pouvoir
De faire le surplus avoir.
Brief, c’est luy qui les guide et renge,
Et qui mérite leur louenge.
C’est un cueur donc de tout vainqueur,
C’est un cueur, non pas un vain cueur,

D’aucune faulte convaincu,
Mais un cueur qui a bien vescu,
Et qui donne à ce mien corps vie
Qu’il perdra avant qu’il desvie.
Parquoy mon cueur en estant sien
Tu me feras demeurer tien.
Mais si sans luy tu demeuroys,
Sans luy et sans moy tu seroys :
Ainsi mon cueur, il luy fault dire,
Cueur qui nous peulx vie interdire
Et qui la peulx continuer,
Augmenter, ou diminuer,
Cueur, corps et esprit on te livre
Pour tousjours avecques toy vivre.




BLASON DU LA MAIN

Chapu[ys]


Odoulce main, main belle, main pollie,
Main qui les cueurs faict lier et deslie,
Main qui le mien a prins sans y toucher ;
Main qui embrasse et semond d’approcher ;
Main qui a moy doibs ouvrir (ô main forte)
Qui fors à moy, à tous ferme la porte ;
Main qui souvent en estraignant le doigt,
Sans dire mot, m’as dit je sçay bien quoy.
Main qui la trousse et flesche, sans doubter,
A Cupido seule pourroys oster ;
Dy-je la main que Cupido feroit
Mouvoir d’amour, quant il la toucheroit.

Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/50 48 BLASONS ANATOMIQUES

BLASON DU VENTRE

CL. [CHAPUYS] .

O ventre rond, ventre joly, Ventre sur tous le mieulx poly, Ventre plus blanc que n’est albastre, Ventre en esté plus froid que plastre, Dont le toucher rend la main froide, Et je ne sçay quoy chault et roide. Ventre qui es plain de bon heur, Ventre où tous membres font honneur, Ventre qui sçais l’homme contraindre A demander, où fort se plaindre. Ventre qui bien sçais en tous temps L’homme attirer où tu prétends, Et qui si beau te voit vestu Peult bien juger que tu es nu. Doncques celuy heureux seroit Qui ventre nud te tasteroit Encores plus heureux sera, Qui dessus toy reposera. Ventre qui as bas la fontaine Pour recréer nature humaine : Ventre, nul est qui le te nye, Qu’en toy ne soit le fruict de vie Ventre habile à recepvoir Cela de quoy peulx concepvoir ; Ventre qui en donnes et prens, Et qui te preste, tu luy rens. Ventre qui es si digne chose Que dedans toy l’enfant repose. DU CORPS FÉMININ 49

Membre subjeçt plus que trestous A soustenir de rudes coups : Ventre, c’est toy, avec ta suyte, Dont chascun faict si grant poursuyte, Car si en prenant ses esbas La main te touche hault et bas, D’ancien amy soit ou nouveau Il a plus grant part au gasteau. Ventre eslevé sur deux coulonnes De marbre blanc, grosses et bonnes, Bien dignes d’ung tel lieu tenir, Et si noble faiz soustenir. O ventre assis au droit millieu Qui est estimé le meilleur lieu. Ventre, qui voit ton beau maintien, C’est grand cas s’il ne se rend tien. Ventre élevé, qui par dehors, Si bien troussé monstre le corps. Ventre clapier, sans nulle ordure Où le connil faict sa demeure. Ventre sans ride et sans macule, Ventre qui jamais ne recule Pour coup d’estoc ou bien de taille, En escarmouche ou en bataille : Ventre gracieux au taster, Encores plus a l’acointer. Les membres du corps ne desprise, Mais sur tous autres je te prise A l’oeil, au nez point je ne touche Au tetin rond, ny à la bouche, Le cueur sert, fort aussi l’oreille, Mais cela point ne me reveille ; 50 BLASONS ANATOMIQUES

Le poil doré, cela m’est peu, Mais que de ton bien soys repeu. Quant tout est dit, tout leur affaire Ne gist en rien qu’à te complaire, Parquoy c’est toy à qui me voue Et que sur tous j’estime et loue.

BLASON DU C.N. BOCHETEL

O c.n gentil, c.. mignon, c.. joly, C.. rondelet, c.. net, c.. bien poly, C.. ombragé d’un petit poil follet, C.. où n’y a rien difforme ou de laid. C.., petit c.., dont la bouche vermeille, A faict dresser à maint grand v.. l’oreille ; C.. que l’on doit plus qu’un sainct tenir cher, Quand ainsi faict resusciter la chair. O c..,qui peult a ta louenge tendre ? Où est l’engin qui te puisse comprendre ? C.. est d’amour le thresor et domaine, C.. la forge de quoy nature humaine Faict ses divins et excellens ouvrages. C.. est de mort reparant les dommages ; C.. est la fin dont amour se couronne, C.. est le prix dont amour se guerdonne. Somme, le c.., quand tout est bien compris, Sur le surplus doit emporter le pris. Il est bien vray que l’oeil l’amour attire, Mais le c.. est l’amour qui se désire. == Blason du c.. ==

L’oeil la pierre est qui la châsse décore,
Mais c.. le sainct que dedans on adore,
Et où chascun, en révérence grande,
A deux genoux vient offrir son offrande.
Or de la bouche elle a bien bonne grace,
Et croy pour vray que là premiere place
Doibt obtenir au service du c..
Car trop mieux qu’autre elle sçait sa leçon,
Pour refuser ou accorder l’entrée
De l’amoureuse et plaisante contrée ;
Touchant la main elle est propre et aduicte
Pour c.. servir de loyalle conduite,
Estre près de luy, et prompt à ses affaires
Les plus secretz et les plus nécessaires,
De ce tetin il n’en fault point mentir,
Je ne sçay quoy à qui le cueur sentir,
Prochain parent et de nature mesme
De ce c.. cy, qui est cher comme cresme.
Quant au regard de sa cuisse bien faicte,
Blanche, eslevée, dure et refaicte,
C’est le beau lict où le c.. se repose.
Ce c.. plaisant, ce c.. tant digne chose,
Que je puis dire et sans imputer vice,
Au résidu, tout faict pour son service :
Doncques du corps entier au departy,
Je prends le c.. pour le meilleur party.
52 BLASONS ANATOMIQUES BLASON DU C.N DE LA PUCELLE CL. CHAPU[YS] C.n non pas c.., mais petit sadinet, C.., mon plaisir, mon gentil jardinet, Où ne fut oncq planté arbre ne souche C.., joli c... à la vermeille bouche, C.., mon petit mignon, ma petite fossette, C.. rebondy en forme de bossette ; C.. revestu d’une riche toyson De fin poil d’or en sa vraye saison ; C.. qui tant à de force et de puissance, C.. qui seul peult bailler la jouyssance ; C.. qui la main trop paresseuse et lente Rend, quand il veult, hardie et diligente. C.. qui commande à l’oeil de faire signe A cil qui tient de l’amour la plus digne ; Et qui ordonne à la bouche parler De tout plaisir et ennuy ravaller. C.. tu as bien la force et le pouvoir Ung tetin ferme esbranler et mouvoir. C.., tu n’es point de ces c.. furieux, Tu es le c.. très-beau et gratieux Qui n’a senty ceste doulce bataille : C.., il n’est point autre c.. qui te vaille ; C.. hault monté sur les cuisses tant fermes, Qui faict rempars aux assaulx et allarmes ; Tout ce qu’on faict, qu’on dict, ou qu’on procure, Tout ce qu’on veult, qu’on promet, qu’on assure, C’est pour le c.. tant digne décorer, Chascun te vient à genoux adorer. DU CORPS FÉMININ 53 O c.., beau c.., petit morceau friant, C.. qui rendrait un demy mort riant, Je laisse à ceulx qu’ils desiroyent la main, La leur qui tant plustost luy que demain, C’est un grant bien que ne désire avoir. Et le baiser je leur délaisse aussi, Et suis contens de demeurer icy. Près de toy, c.., à te faire service, Comme celuy qui m’est le plus propice.

BLASON DU C.

CL. CHAP[UYS]

Petit mouflard, petit c.n rebondy, Petit connin plus que lévrier hardy, Plus que le lyon au combat courageux, Agille et prompt en tes follastres jeux, Plus que le singe, où le jeune chaton. Connin vestu de ton poil folaston, Plus riche que la Toyson de Colcos. Connin grasset, sans arestes, sans os, Friant morceau de nayfve bonté, O joly C.. bien assis, hault monté, Loing de dangier, et bruyt de ton voisin, Qu’on ne prendroit jamais pour ton cousin, Bien embouché d’un bouton vermeillet, Ou d’un Rubis servant de Fermaillet :: Joinct et serré, fermé tant seullement Que ta façon ou joly mouvement, Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/57 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/58 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/59 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/60 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/61 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/62 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/63 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/64 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/65 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/66 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/67 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/68 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/69 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/70 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/71 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/72 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/73 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/74 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/75 DU CORPS. FÉMININ 73 BLASON DU PIED [LANCELOT CARLÉS] Ceulx qui ont faict de l'oeil, bouche et oreille, Du noble cueur, du Tetin grand merveille, Hz en ont dit tant qu'il est impossible De dire mieulx d'une chose possible, Et ont voulu mettre entre les cinq sens Le cul, le c. n, et par leur gentil sens, Hz en ont faict trop mieulx que leur debvoir, Et du Genoil ce qu'homme en peult avoir Secrètement en ont dit en commun, Mais toutesfois ilz en ont laissé un Qui est parfaict et digne d'estre mis Au ranc où sont les principaulx amys, Qui sont commis pour porter tesmoignage Que des cinq sens chascun luy doibt hommage, Et sans mentir, aussi vray comme Dieu, Sans luy, eulx tous ne partiroient d'un lieu. ' C'est le gent pied messagier de l'esprit, C'est luy par qui est porté tout escript C'est luy qui faict entendre à la pensée Quant l'amour est par amour commencée. Et lors la main s'il luy plaist rien d'escripre, Soubdain le pied est prompt de l'aller dire, Car sans le Pied, nulle dame peult estre En lieu qui soit qu'il n'ait causé tel estre. S'elle est au lict, le pied l'y a portée, S'elle est aux champs, le pied l'a transportée. C'est donc le pied qui fait les sens mouvoir, C'est luy qui a sus les autres pouvoir Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/77 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/78 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/79 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/80 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/81 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/82 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/83 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/84 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/85 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/86 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/87 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/88 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/89 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/90 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/91 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/92 Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/93 DU CORPS FÉMININ 91 Grâce qui sçais conduire l’oeil et la face, Qui faict le corps n’estre rien moins que grâce ; Grâce qui plus que la bonté contente, Qu’esprit ou oeil, ou tetin, ou la fente ; Grâce le mieulx de tout le demourant Où cùeur d’autruy vit heureux en mourant. Grâce jolye, honnestre, recreable, Humaine, douce, amoureuse, accointable

Grâce de cette haulte grâce produicte, Qui sert à l’ame envers Dieu de conduicte ; Grâce en ce monde arrivée en effect Pour un beau corps du tout rendre parfaict

Pourront mes vers en leurs chantz trop estranges Bien exprimer tes supresmes louanges ? Non, car le los de ton grand advantage Ne se congnoist seulement au visage ; Mais si tu veux permettre à mes deux yeux Veoir le tetin où l’on te congnoist mieux, Le corps, la cuisse où ta beaulté se livre J’auray subject de toy faire un beau livre.



BLASON DE LA VOIX

E[ustorg] de Beaulieu

Voix doulce, et très-armonieuse,
Voix monstrant m’amye joyeuse,
Voix tu mérites le vanter.
Voix de laquelle le chanter
A la vertu quand elle chante,
Que tous les escoutans enchante.

Voix consonante proprement
Pour chanter sur ung instrument.
Voix argentine, haulte et clere,
Ta bonne grace me declaire,
Que tu ne chantes pas sans art,
Et que tu n’aymes le hasard
Du chant à plaisir sans mesure,
Comme est des bestes la nature.
Voix asseurée à entonner,
Voix distincte, et qui a bon air :
Voix de femme, gresle, et delivre
Chantant son party sur le livre.
Voix dont on dit, sans flater rien :
C’est elle, ô qu’elle chante bien.
Voix bien remettant les parties
Qu’aux assistans sont desparties.
Voix ravissant le cueur, au corps
De ceulx qui oyent tes doulx accordz.
Voix que d’ouyr [3] j’ay plus de cure
Que de Orpheus, Pan, ne Mercure.
Voix de celle qui prent tout jour
Chanter, pour honneste sejour.
O (donq) voix qu’aymes la Musique
Je te prye n’estre si rustique
De l’estimer à deshonneur
Ains a vertu, grace, et bonheur.

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NOTES BIO-BIBLIOGRAPHIQUES





Albert le Grand, de l’Ordre des Frères prêcheurs, évêque de Ratisbonne. Il naquit à Lawingen, dans la Souabe, en 1193 et mourut à Cologne, le 15 novembre 1280, âgé de 87 ans. On prétend qu’il abdiqua son évêché pour se livrer tout entier à l’étude. Ses ouvrages latins, de l’édition de Lyon, 1561, forment 21 gros volumes in-8. On en trouve le catalogue dans la bibliothèque de Conrad Gesner. Quelques-uns traduits de nombreuses fois en français demeurent populaires. Il est hors de doute que les Blasons de l’Oreille et du Cœur ne sont nullement tirés de son œuvre, mais apparaissent comme l’ouvrage d’un poète du XVIe siècle qui trouva plaisant de se dissimuler sous un nom alors fort répandu.

Michel d’Amboise, seigneur, de Chevillon, fils naturel, mais reconnu, de Charles d’Amboise, amiral de France, lieutenant du roi en Lombardie, né à Naples au début du XVIe siècle, mort vers 1547. Il fut élevé, dit-on, avec Georges d’Amboise, fils légitime de l’amiral, et accompagna ce frère aîné à là bataille de Pavie, où celui-ci fut tué (i5a5). Recueilli par Catherine d’Amboise, comtesse de Çlèves, sœur de son père, il dut’abandonner les armes pour se livrer à l’étude du droit. Par la suite il se brouilla avec sa tante et’s’adonna à la poésie. Onadeluiungrand nombre d’ouvrages aujourd’hui fort rares, sinon introuvables, savoir : Les Complainctes de l’esclave fortuné, avec vingt epistres et trente Rondeaulx d’amours. Nouv. imprimez à ’Paris… A Paris, Jehan Sainct-Denys, s. d., in-8° _ (Privilège daté de. 1524) ; Les Epistres Vénériennes de l’esclave fortuné privé de la Court d’amours nouvellement faict es et composées par luy. Avecq toutes les œuvres par luy reveues et corigées. Premièrement les XXXI epistres vénériennes, les fantasies, les complaintes, regret ! et epitaphes. a4vec XXXV rondeaulx et cinq balades d’amour. On les vend à Paris, etc., en la boutique de Denys Janot. Avec privilège, s. d. (vers i532), in-8° ; Le Babilon aultrement la Confusion de l’Esclave fortuné nouvellement composé par luy : Où sont contenues plusieurs lettres récréatives et joyeuses. Ayecques aucuns Rondeaulx et epistres amoureuses. On les vend à Paris, en la rue Neufve Nostre-Dame à l’enseigne de l’escu de France, s. d., in-8, et Lyon, Olivier Arnoullet, s. d. (i535) in-4* ; Le T’enthaire de l’Esclave fortuné, où sont contenues plusieurs lettres et fantaisies composées nouvellement en l’an i53o. A Paris, par Alain Lotrian et Denis Janot, s. d., in-8° ;. Les Cent Epigrammes avec la vision (avenue à l’âme de l’Esclave fortuné séparée du corps et portée aux Champs Elysées) la Complainte de vertu traduite de frère Baptiste Mantuan en son livre de la calamité des temps et la fable de l’amoureuse Biblis et de Caunus, traduite d’Ovide, etc. A Paris, par Alain Lotrian et Jean Longis, s. d., i532, in-8° ; Les Contrepistres d’Ovide, nouv.. inventées et composées par Michel d’Amboise, etc. A Paris, Denys Janot, 1541, in-8°, et Paris, Sergent, 1546, in-16 ; Le Secret d’amours composé par Michel d’Amboyse où sont contenues plusieurs lettres tant en rithme qu’en prose, fort récréatives à tous amans. Ensemble plusieurs Rondeaulx, Ballades, et Epigrammes, le tout composé nouvellement, 1542. Avec privilège. On les vend à Paris… par Arnoul et Charles les Angeliers frères, s. d., in-8° ; Le Ris de Democrite et le Pleur de Heraclite, philosophe, sur les follies et misères de ce monde. Invention de M. Antonio Phileremo Fregoso, chevalier italien, interprétée en rynie française… A Paris, pouf Arnoul l’Angelier, 1547, in-8°, etc. (Voy. Goujet : Bibl, fr. ; La Croix du Maine et Du Verdier : Bibl. fr. ; Guillaume Colletet : Vie des poètes fr., ms. etc).

*

Guillaume Bochetel, sieur de Sassi, etc., né dans le Berry, à la fin du XVe siècle, secrétaire, puis, dès l’aimée 1542, greffier de l’ordre du roi, mort en 1558. Il fut si puissant à la cour des Valois que François Ier et ensuite Henri II l’employèrent à des négociations et qu’il procura des charges importantes à divers membres de sa famille. On lui doit divers ouvrages, entre autres une traduction de grec en rime françoise de VHecube d’Euripide. (Paris, Robert Estienne, 155p, in-8°) ; Le Sacre et Coronnement (sic) delà royne [Eléonore d’Autriche], imprimé par le commandement du roy nostre sire… Paris [Geoffroy Tory], 1530, in-40 ; L’entrée de la royne en sa ville et cité de Paris, imprimée par le commandement du roy nostre sire…Paris (Geoffroy Tory), 1531, in-40 ; (Réimprimé â Bruxelles, parVan Trigt, i863, in-40), etc. Consulter sur cet écrivain, De Thou, Hist. univ. ; Le Laboureur : Addit. aux mémoires de Castelnau ; Du Toc : Histoire des secret. d’Etat ; La Croix du Maine et du Vefdier : Bibl. Fr. ; Moreri : Dict., etc.

*

Victor Brodeau, de Tours, secrétaire et valet de chambre du. roi François Ier et de la reine de Navarre, sœur de ce dernier. Outre quelques morceaux insérés dans des recueils du temps, on connaît dé lui un poème en vers de 1o syllabes : Les Louanges de Jésus-Christ… etc., Lyon, Sulpice Sabon et Antoine Constantin, 1540, in-8°, et une Epitre du pécheur à Jésus-Christ, imprimée à Lyon, chez Etienne Dolet. Il mourut en septembre de l’an 1540. (Voy. sur cet auteur : La Croix du Maine et du Verdief : Bibl. Franc. ; Goujet : Biblioth. fr., t. XI ; Guillaume Colletet : Vie des poètes fr., ms.)

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Claude Chappuys, tourangeau, né à Amboise au commencement du XVIe siècle, mort peu après l’an 1572. Il avait été valet de chambre ordinaire et Garde de la librairie du roi François I". Ses ouvrages peu nombreux consistent en discours et pièces diverses parmi lesquelles on distingue :

L’Aigle qui a faict la poulie devant le eoq à Landrecy, Lyon, Le Prince, s. d., in-16 ; La Complàincte de Mars sur la venue de l’Empereur en France… Paris, André Rpffet, 1539, in-8° ; Discours de la Court, présenté au Roy par M. Claude Chappuys, son libraire et varlet de chambré ordinaire. (Paris), André RofFet, 1543, in-8° ; Panégyrique recité au très illustre et très chrestien roy Françoys Premier de ce nom, à son retour de Provence, Van mil cinq, cens trente-huit, du mois de septembre… (Paris), A. Roffèt, s. d., i’n-8.0. Là Réduction du Havre de Grâce par le roy.Charles neufviesme de ce nom (Signé : Chappuys, libraire du Roy et chanoine dé Rouen). A Rouen, chez Martin lé Mesgissier, i563, in-40 ; Z.e sacre et couronnement du roy Henry deuxième dé ce nom. Paris, R. Èstienne. s. d. in-8°. S’ensuivent les triùmphantes et honorables entrées fàictes par le commandement du roy trës-chrestien Frâncoys preinier dé ce nom, a la sacrée Majesté Impériale ’Charles V… es ville de Poictiers et Orléans, etc., etc. On les vend à Lille par Guillaume Hàfnélin libraire… Lille, 1539 in-8°. On consultera utilement sur Claude Chappuys, La Croix du Maine et du Verdier : Bibl. Fr. ; lès Mémoires de Niceron, t. xxxix ; Guillaume Collétet : Vie dés Poètes fr., ras.

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Darles. Malgré toutes nos recherchés, nous n’apportons aucun renseignement sur ce poète.

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Eustorg de Beaulieu, ainsi nommé de son lieu d’origine, situé en bas pays limousin. D’abord — musicien, et organiste de l’église de Lectoure, il devint prêtre catholique, puis ayant embrassé la Réforme, se fit ministre protestant à Genève. Il y mourut vers 1570. Ses meilleurs ouvrages, ou du moins les plus célèbres, sont : Les divers rapportz contenant plusieurs Rondeaulx, Huictains, Dizains, Ballades, Chansons, Epistres, Blasons, Epitaphes et aultres joyeusetez. Le tout composé par M. E. de Beaulieu. On les vend à Paris, en la.rue neufve nostre Dame, etc. Par Alain Lotrian, 1544, in 12 ; L’Espinglier des filles composé par Eustorg, aultrement dict : Hector deBeaulieu, Ministre evangelique, ,’ natif, aussi de la ville de Beaulieu, au bas pays de Lymosin. Reveu et augmenté par luy mestne….(dé-y puis sa première impression), comme on verra. Imprime à Baslej 1550, petit im-12. Beauchamp lui attribue encore deux moralités : Murmurement et fin de Coré et l’Enfant prodigue. Les blasons contenus au présent ouvrage se peuvent relire dans les Divers rapportz, etc. Outre les notices de l’abbé Goujet, de la Croix du Maine et du Verdier, et la Vie des Poètes fr. de Guillaume Collétet, on consultera sur ce poète l’ouvrage récent de M.-G. Clément-Simon : Curiosités limousines, Limoges, Ducourtieux, 1905, in 8°.

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Antoine Heroet, dit la Maison-Neufve, natif de Paris, évêqué de Digne, mort, selon la Croix du Maine, à la fin dé décembre 1568, non sans avoir renoncé depuis de longues années à la poésie, On lui doit divers ouvrages, entre autres : La Parfaicte aniye.., avec plusieurs aultres compositions dudit autheur. On les vend à Lyon, par Pierre de Tours, 1542, in-8". Jean de Tournes publia à Lyon en 1647 les Opuscules d’amour d’Heroet, de la Borderie et divers poètes de son temps. (Voir La Croix du Maine, du Verdier, l’abbé Goujet et Guillaume Collétet.)

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Lancelot de Carle, gentilhomme bordelais, évêque de Riez, premier aumônier de Monseigneur le Dauphin. Henri II l’employa dans diverses négociations. Il était non seulement bon poète latin et français mais docte helléniste. Il traduisit l’Odyssée d’Homère, , le premier Livre d’Heliodore de l’histoire d’Ethiopie (publié pour la première fois avec une introduction par Paul Bonnefon, Bordeaux, Ghollet, 1833, in 8°) ; des cantiques de la Bible et dés hymnes chantés en l’Église de France, ainsi que divers autres textes, imprimés par Nicolas Edouard, l’an 1561 et Michel Vascosan, en i562. Son ouvrage le plus célèbre, est sans nul doute le recueil publié sous ce titre : Recueil des derniers propos que dit et tint Feu très illustre Prince, Messire Françoys de Lorraine Duc de Guyse, Chevalier de l’Ordre, Pair de France et Lieutenant général pour le Roy : prononcez par luy peu devant son trespas à Madame la Duchesse sa femme, Monsieur son fils, Messieurs les Cardinaux ses frères, et à plusieurs assistans à l’heure de son trespas. A Paris, par Jacques Kerver, avec privilège, 1563, in-8° ; Lancelot de Caries vivait encore en 1563. Tous les écrivains de : la Renaissance le tenaient en haute estime. (Voyez Goùjet : Bibl. fr. ; La Croix du Maine et du Verdier : Bibl : fr. ; Guill. Collétet : Vie des Poètes fr., ms. ; Emile Picot : Les Français italianisants au XVIe siècle. Paris, H. Champion, 1906, in-8°).

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Pierre le Lieur. Dans les notes publiées à la suite de la Bibliothèque françoise de du Verdier (Ed. Rigoley de Juvigny, II, p. 587) je relève ce qui, suit, soifs la signature de la Monnoye : « Du Verdier ayant fait mention au mot Guillaume Alexis, d’un Jaques (sic) le Lieur, et d’un Pierre le Lieur, qui avoient l’un et l’autre présenté des pièces au Palinod de Rouen, auroit dû en conséquence dire ici, qu’il ne savoit auquel des deux, à Pierre ouà Jacques appartenoit le Blason de la Cuisse. Je connois fort peu l’un et l’autre ; je dirai seulement que Jean Bouchet dans son Epitre 98", adressée à Jaques le Lieur de Rouen, le remercie de trois Chants Royaux qu’il avoit reçus de sa part, et le prie de le dispenser d’en faire, à quoi le Lieur répond par l’Epître immédiatement suivante. Bouchet lui adresse encore deux autres Epitres, la 108e du 16 septembre 1537, et la 1140 ne parlant absolument nulle part de Pierre le Lieur ». Peut-être faut-il conclure après cela que Pierre et Jacques le Lieur ne : font qu’un seul et même personnage.

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Clément Marot (Cahors, 1495 — Turin 1544), Ce poète est trop illustre pour que nous songions à lui consacrer ici une notice. A défaut d’autre indircation bibliographique, nous nous contentons de rappeler que l’épigramme du beau tetin fut insérée dans les diverses éditions de ses œuvres.

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François Sagon, né à Rouen, curé de Beauvais ; vivait encore en 1559. Il se rendit célèbre par sa querelle avec Marot. Indépendamment deses diatribes il a écrit divers ouvrages en rime française : Apologie en défense du Roi très-chrétien François premier du nom, fondée sur texte d’évangile, contre ses ennemis et calomniateurs. Paris, Denys Janot, 1544, in-8° ; Complainte de trois gentilshommes François occis au voyage de Carignan, bataille où journée de Cerizoles. Paris, Denys Janot, 1544, in-8° ; Discours sur la vie et mort accidentelle de Guy Morin, seigneur de Cohdom, etc. Paris, Gilles Corrozet, 1539, in-16 ; Le Triomphe de grâce et prérogative d’innocence sur la conception et le trépas de la Vierge, etc. Paris, Jean André, 1544, in-8° ; Le Chant de la Paix de France, etc. Paris, Denys Janot, i538. (Voyez Paul Bbnnefon : Le Différent de Marot et de Sagon, Rev. d’Hist. littér.

de la France, 1894, p. 103 et 259).

*

Maurice Sceve, né à Lyon, entre les années i5o4 et i5o8, mort dans cette même ville (où il occupa sous Henri II la charge de conseiller échevin) peu après 1570. Outre deux Eglogues : Arion (sur le trépas de François Dauphin de France. Lyon, François Juste, 1536, in-8° ; LaSaulsaye, eglogue de la Vie solitaire. Lyon, Jean de Tournes, 1547, in-8° (réimpr. avec vignettes en bois, Aix, Pontier, 1829, in-8°) ; on lui doit une traduction de la Déplorable fin de Flameiie, élégante invention de Jehan de Flores, espaignol... Lyon, François Juste, 1535, in-16 ; un ouvrage philosophique : Le microcosme ou. petit monde, etc. Lyon, Jean de Tournes, i562, in-40 ; et un recueil de 349 dizaines et d’emblèfnes : Délié, object de plus haulte vertu. A Lyon, chez Sulpice Sabon, pour Antoine Constantin, 1544, petit in-8° fig. en bois (réimpr., Paris, Nicolas Duchemin et Gilles Robinot, 1564, in-16, et Lyon, chez N. "Scheuring, 1862, in-12). On consultera avec fruit sur cet auteur le récent ouvrage de M. Albert Baur : * Maurice Sceve et la Renaissance Lyonnaise, étude d’histoire littéraire. Paris, Honoré Champion, 1966, in-8°.

*

Jean de Vauzelles et non Mathieu, ainsi que l’ont Cru par erreur divers bibliographes, entre autres Albert Baur (Cf. Maurice Sceve et la Renaissance lyonnaise. Paris, Champion, igo6, in-8o), né à Lyon vers 1495, curé de l’ancienne église de Sairit-Româin et ensuite de Tassin, puis chevalier en l’église métropolitaine de Lyon, mort vers 1557. Il a laissé ; divers ouvrages : Police subsidiaire à celle quasi infinie multitude de Poures, survenuz à Lyon… Avec les grâces que les poures en rendent à Dieu et à messieurs de Leglise et aux notables de la Ville… A Tholoze, 1531, in-40 (réimpr. sous ce titré : Assistance donnée à la multitude des pauvres accourus à Lyon, en 1531, etc. Lyon, Perrin et Marinet, 1875, in-12) ; Les simulachres et historiées, Faces de la mort autant élégamment pourtraictes que artificiellement imaginées. A Lyon, Trechsel frères (réimpr, i538, in-4o, Lyon, Frellon fr., 1542, et 1562 in-16 etin-8°) ; ainsi que deux traductions de Pietro Aretino : Trois Livres de l’Humanité de Jèsus-Chrit : divinement descripte, et au vif représentée par Pierre Aretin italien. Nouv. tfad. en français. Lyon (par Melchior et Gaspar Trechsel fr.), 1539, in-8o ; La Passion de Jésus-Christ vifvement descripte par le Divin engin de Pierre Aretin italien, etc. Lyon (par Melchior et Gaspar Trechsel fr.), 1539, in-8o. (Voy. sur Jean de Vauzelles, la remarquable étude publiée par M. Emile Picot dans son ouvrage récent : Les Français italianisants au XVIe siècle, tome Ier. Paris, H. Champion,

1906, in-8o.)
TABLE ALPHABÉTIQUE

PAR NOMS D’AUTEURS

ANONYME

Blason du cul 54
Responce du blasonneur du cul, etc. 62
Blason du corps 93
L’excuse du corps pudique 95

ALBERT LE GRAND

Blason de l’oreille 23
Blason du cœur 43

AMBOISE (Michel d’)

Blason de la dent 22

BEAULIEU (Eustorg de)

Blason de la joue 27
Blason de la langue 31
Blason du nez 34

Blason des dents 36
Blason du cul 57
Blason du pet et de la vesse 67
Blason de la voix 91

BOCHETEL

Blason du c.n 50

BRODEAU

Blason de la bouche 29

CHAPUYS

Blason de la main 46
Blason du ventre 48
Blason du c.n de la pucelle 52
Blason du c.n 53

DARLES (I. N.)

Blason du nez 26

LANCELOT CARLES

Blason du genoil 71
Blason du pied 73
Blason de l’esprit 79
Blason de l’honneur 83
Blason de grace 85
Description de grace 85

LE LIEUR

Blason de la cuisse 69


MAISON NEUFVE (La)

Blason de l’œil 20

MAROT (Clément)

Blason du beau tetin 42

SAGON

Blason du pied 77
Blason de grace 89

SCÆVE (Maurice)

Blason du front 18
Blason du sourcil 19
Blason de la larme 22
Blason du souspir 38
Blason de la gorge 40

VAUZELLES

Blason des cheveux 15
Blason de la mort 99

TABLE DES MATIÈRES

Avant-propos 5
Blasons anatomiques du corps féminin 15
Glossaire 105
Notes sur les auteurs des blasons 109
Table alphabétique par noms d’auteurs 121


  1. Le texte de l’édition de 1550 nous fournit ce vers faux : Le haut plasmateur de ce corps admirable.
  2. Le texte de 1550 nous fournit ce mot absurde : publique.
  3. Le texte de 1550 donne ce mot : d’avoir.