Brumes de fjords/La Cité humaine

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Brumes de fjordsLemerre. (p. 59-60).
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LA CITÉ HUMAINE


Une bergère surprit un jour le labeur des Trolls.

Les Trolls travaillent sans relâche dans la nuit.

Ils font flamboyer d’immenses fournaises, ils y font monter et siffler les flammes, ils y jettent l’or et les rubis,

Car ils espèrent forger une lueur d’aurore.

Les Trolls travaillent sans relâche dans la nuit.

Et la bergère dit aux Trolls laborieux :

« Pourquoi vous agitez-vous ainsi dans les ténèbres ? »

Et les Trolls répondirent :

« Nous ne le savons pas! »

La bergère dit aux Trolls laborieux :

« Jamais votre labeur n’enfantera un rayon d’aurore,

« Et vous êtes las de travailler dans la nuit.

« Quittez vos enclumes et vos lourds marteaux et montez vers le soleil.

« Le vent du matin souffle à travers les blés,

« Les coquelicots rougissent l’herbe humide,

« Et le ciel se reflète au fond des fjords lumineux.

« Vous êtes las de travailler dans la nuit :

« Jamais votre labeur n’enfantera une lueur d’aurore.

« Quittez vos enclumes et vos lourds marteaux et montez vers le soleil. »

Les Trolls lui répondirent :

« Nous ne savons pas le chemin qui mène au soleil :

« Laissez-nous à notre labeur dans la nuit.

Et la bergère dit une dernière fois :

Pourquoi vous obstiner à votre tâche éternellement vaine ? »

Et les Trolls lui répondirent :

« Nous ne le savons pas ! »

Les Trolls travaillent sans relâche dans la nuit.