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Bulle de confirmation des biens et privilèges de l’abbaye de Mozac (1165)

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Bulle de confirmation des biens et privilèges de l’abbaye de Mozac du 15 juin 1165
A. Aubry (p. 250-252).

NOTE 7.

Bulle d’Alexandre III, par laquelle il met l’abbaye de Mozat sous la protection spéciale du saint siège. — Année 1165.

Alexander, episcopus, servus servorum Dei, dilecto filio Petro, abbati monasterii Mauziacensis, cunctis que fratribus tam præsentibus quàm futuris regularem vitam professis, J. N.... Effectum justa postulantibus indulgere, et vigor æquitatis et ordo exigit rationis, præsertim quando potentium voluntatem et pietas adjuvat et veritas non relinquit. Ea propter, dilecti in Domino filii, vestris justis postulationibus clementer annuimus, et præfatum monasterium, in quo divino mancipati estis obsequio, ad exemplar prædecessoris nostri sanctæ recordationis, Adriani, papæ, sub beati Petri et nostrâ protectione suscipimus, et præsentis scripti privilegio communimus, statuentes ut quascumque possessiones, quæcumque bona idem monasterium in præsentiarum juste et canonicè possidet, aut in futurum concessione pontificum, largitione regum vel principum, oblatione fidelium, seu aliis justis modis, præstante Domino poterit adipisci, firma vobis vestrisque successoribus et illibata permaneant. In quibus hæc propriis duximus exprimenda vocabulis : ecclesiam de Gœtteria, ecclesiam de sancto Hilario cum capellâ : ecclesiam de Giaco : ecclesiam de Marencalmis : ecclesiam de Bortis : ecclesiam de Oenc cum parochiâ de Faravel : ecclesiam de Rubiaco, cum appenditiis suis : ecclesiam videlicet de castello et capellà Pontis Gibaldi : ecclesiam de sancto Urso : ecclesiam de Montibus cum capellâ de Castro : ecclesiam sancti Ypoliti : ecclesiam de Vulvico cum capellâ Sanctæ-Mariæ : ecclesiam de Martiaco : ecclesiam de Monestrolo : ecclesiam de Ceresio : ecclesiam de Sana-Cultura : ecclesiam de Cella : ecclesiam de Aluchiis : ecclesiam sancti Andreæ de Pathas : ecclesiam sancti Boniti de Calmis : ecclesiam de Rocca-Fortis cum capellâ de Castro : ecclesiam sancti Boniti montis Pancherii cum capellis de Castro : ecclesiam de Bodonia : ecclesiam sancti Germani cum capelli de Castro : ecclesiam sancti Remigii : ecclesiam de Sulec : ecclesiam de Crusec : ecclesiam de Laurigiis : ecclesiam de Cos : ecclesiam sancti Desiderii : ecclesiam de Dreiturias cum ecclesiâ sancti Prejecti et capellâ de Palicia : capellam de Bociacio : ecclesiam sancti Ambrosii : ecclesiam Montis-Petrosi : ecclesiam sancti Dyonisii : ecclesiam de sancto Leontio prope monasterium vestrum : ecclesiam sancti Laurentii : ecclesiam sancti Pauli : ecclesiam sancti Calmutii, et ecclesiam sancti Martini, cum pertinentiis earum Primiliacum, Tauriniacum, Mabiliacum, Salziniam, Plomberiam, Amanziacum et Mirabellum cum valle adjacenti. Terras de feudis domini de Cresto et domini de Rochefort in Lubartes ; quidquid habetis in feudis domini de Camaleria, et domini de Ponte. Terras de feudi domini de Caslucio et domini de Turnolio, domini de Turiaco, domini de Monte-Gasconis, domini de Enaziaco, et domini de Cebaziaco. Terras quas habetis in feudis domini de Monte-Pancherio, et domini de Scola, et domini de castello sancti Germani. Statuimus etiam ut nulli fas sit novas et indebitas consuetudines vel exactiones eidem monasterio vel ecclesiis ejus imponere. Sepulturam quoque ipsius loci liberam esse concedimus, ut eorum devotioni et extremæ voluntati, qui se illic sepeliri deliberaverint, nisi fortè excommunicati vel interdicti sint, nullus obsistat, salvâ tamen justitiâ matricis ecclesiæ. Obeuntè verò te, ejusdem loci abbate, vel tuorum quolibet successorum, nullus ibi quâlibet subreptionis astuciâ seu violentiâ præponatur, nisi quem fratres communi consensu vel fratrum pars sanioris consili secundùm Deum et beati Benedicti regulam præviderint eligendum. Decernimus ergo ut nulli omnino hominum liceat præfatum monasterium temere perturbare, aut ejus possessiones auferre, vel ablatas retinere, minuere, seu ab abbatiæ dignitate destituere, sive quibuslibet vexationibus fatigare, sed omnia integra conserventur, eorum pro quorum gubernatione et sustentatione concessa suni usibus omnimodis profutura, salvâ sedis apostolicæ auctoritate et diocesani episcopi canonicâ justitiâ. Si qua igitur in futurum ecclesiastica secularisve persona, hanc nostræ constitutionis paginam sciens contra eam temerè venire temptaverit, secundò tertiòve commonita, nisi reatum suum congruâ satisfactione correxerit, potestatis honorisque sui dignitatis careat, reamque se divino judicio existere de perpetratâ iniquitate cognoscat, et à sacratissimis corpore et sanguine Dei et Domini Redemptoris nostri Jesu-Christi aliena fiat, atque in extremo examine districtæ ultioni subjaceat. Cunctis autem eidem loco sua jura servantibus sit pax Domini nostri Jesu-Christi, quatenùs et hic fructum bonæ actionis percipiant et apud districtum judicem præmia æternæ pacis inveniant. Amen.

Traduction[1]

Alexandre, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à ses bien aimés fils, Pierre, abbé du monastère de Mozac et les frères tant présent qu’à venir, engagés à vivre selon la Règle pour toujours. Toutes les fois que nous est demandé ce qui est réputé convenir à la religion et à l’honnêteté, il faut céder à notre âme aimante et joindre un suffrage favorable à ceux qui formulent cette demande. À cause de cela, fils aimés de Dieu, nous accédons avec bienveillance à vos justes sollicitations et à l’exemple de notre prédécesseur Adrien, saint pape, nous prenons sous la protection de saint Pierre et la nôtre, le monastère précité où vous êtes assujettis au service de Dieu et nous l’affermissons par le privilège du présent acte. Statuant d’abord que l’ordre monastique, qui a été notoirement institué dans ce monastère d’après Dieu et la règle de saint Benoît, soit observé perpétuellement et sans défaut. Ensuite, quelles que soient les possessions, quels que soient les bien que ce monastère possède à présent, justement et canoniquement, ou qu’il pourrait obtenir à l’avenir, avec l’aide de Dieu, par la concession des pontifes, par la munificence des rois ou des princes, par les dons des fidèles ou d’autres justes moyens, que ces biens demeurent fermes et entiers pour vous et vos successeurs.

Tous ces biens, nous avons décidé de les nommer chacun par leur nom : l’église de Gouttières, l’église de Saint-Hilaire et sa chapelle, l’église de Giat, l’église de Mérinchal, l’église de Bort, l’église de Voingt avec la paroisse de Fernoël, l’église de Royat avec ses appartenances, l’église du château et la chapelle de Pontgibaud, l’église de Saint-Ours, l’église de [Saint-Georges-de-]Mons avec la chapelle du château, l’église de Saint-Hippolyte, l’église de Volvic et la chapelle Sainte-Marie, l’église de Marsat, l’église de Ménétrol, l’église de Cerey [Riom], l’église de Saint-Coust, l’église de La Cellette, l’église des Alloches, l’église de Saint-André de Pagnant [Saint-André-le-Coq], l’église de Saint-Bonnet-des-Champs, l’église de Rochefort avec la chapelle du château, l’église de Denone, l’église de Saint-Germain avec la chapelle du château, l’église de Saint-Rémy[-en-Rollat], l’église de Seuillet, l’église de Creuzier, l’église de Loriges, l’église de Cos, l’église de Saint-Didier[-la-Forêt], l’église de Droiturier avec l’église Saint-Priest [Saint-Prix] et la chapelle de Lapalisse, la chapelle de Bociaco, l’église de Saint-Ambroise, l’église de Montpeyroux, l’église de Saint-Denis, l’église Saint-Léonce, proche de votre monastère, l’église de Saint-Laurent, l’église de Saint-Paul, l’église de Saint-Calmin et l’église de Saint-Martin, avec ses dépendances de Primiliac, Tauriniac, Mabiliac, Saulzet, Plombere, Manzat et Mirabel avec la vallée adjacente. Les terres du fief du Crest et du seigneur de Rochefort en Lubartés, tout ce qu’il y avait dans le fief du seigneur de Chamalières et du seigneur du Pont. Les terres du fief du Châlus et du seigneur de Tournoël, du seigneur de Thuret, du seigneur de Montgacon, du seigneur d’Ennezat et du seigneur de Cébazat, les terres qui étaient dans le fief du seigneur de Montpensier, et du seigneur d’Escolles, et du seigneur de Saint-Germain.

Par la volonté divine, nous statuons aussi que nul ne puisse imposer de nouveaux et illégitimes usages ou perceptions dans ce monastère ou dans ses églises. Nous accordons aussi qu’en ce lieu, la sépulture soit libre, de sorte qu’à ceux qui auront décidé de s’y faire enterrer, par dévotion et selon leur dernière volonté, si bien sûr ils n’ont pas été excommuniés ni frappés d’interdit, nul ne s’oppose, sauf cependant le droit des églises paroissiales, par qui les dépouilles des morts doivent être pris en charge. Que tu quittes ce monde, toi pour l’heure abbé de ce lieu, ou n’importe lequel de tes successeurs, il n’en est pas un ici qui, par quelque machination subreptice ou par la violence, doive occuper la première place, si ce n’est celui que les frères, d’un commun accord, ou bien la meilleure part du conseil des frères, auront projeté d’élire, selon Dieu et la règle de saint Benoît.

Nous décidons qu’il ne soit permis à personne d’avoir l’audace de bouleverser le monastère précité, ou bien de ravir ses biens, de conserver les fruits de ce rapt, de les amoindrir ou de les épuiser par de mauvais traitements de toutes sortes, mais les biens de ceux pour la gestion et le soutien desquels ils ont été concédés, soient conservés dans leur intégrité, sauves l’autorité du Siège apostolique et la justice canonique de l’évêque diocésain. Si donc, dans le futur, un clerc ou un laïc, connaissant la lettre de notre constitution, essayait, déraisonnablement, de venir la contrarier, après avoir été averti deux ou trois fois, s’il ne réparait pas sa faute de façon convenable, qu’il soit privé de sa dignité, de sa puissance et de son honneur, qu’il sache qu’il est l’objet du jugement divin qui statue sur l’injustice commise et qu’il soit écarté du corps et du sang très saints de Dieu et de Notre Seigneur et Rédempteur Jésus-Christ, enfin qu’il soit soumis lors du Jugement dernier au plus sévère châtiment. Mais que la paix de Notre Seigneur Jésus-Christ soit avec tous ceux qui servent ici ses droits et que dans une certaine mesure, ils recueillent ici-bas les fruits de leurs bonnes actions et que par devant le Juge sévère, ils reçoivent les récompense de la paix éternelle. Amen.

NOTE 8.

Charte de Louis VII, dit le Jeune, confirmant les privilèges de l’abbaye de Mozat. — Année 1169.

In nomine sancte et individue Trinitatis, Ludovicus, opilulante divinæ majestatis gratiâ, Francorum rex, effectum justa postulantibus et regiæ rigor equitatis et ordo exigit rationis, presertim quando petentium voluntatem et pietas adjuvat et veritas comitatur. Ea propter dilecti nostri Petri, Mauziacensis monasterii abbatis, ejusque conventûs petitionibus clementer annuimus, et Mauziacense monasterium antecessorum nostrorum exempla sequendo, sub regiâ protectione tali ratione et lege quod extra manum nostram mittere vel cuiquam feudatoriodare neque nobis neque heredibus nostris liceat, suscipientes presentis precepti sanctione communimus, statuentes ut quascumque possessiones, quæcumque bona idem monasterium in presentiarum possidet aut in futurum concessione pontificum, largitione successorum nostrorum vel principum, oblatione fidelium, seu aliis justis modis poterit adipisci, firma eis eorum que successoribus et illibata permaneant. In quibus hæc propriis duximus exprimenda vocabulis. Prope prefatum monasterium ecclesiam sancti Laurentii cum pertinentia sua, videlicet vicariâ terræ de Mabiliaco (Saint-Laurent-de-Mabiliac, près de la cour de l’abbaye) : ecclesias sancti Pauli, sancti Martini et sancti Calminii, ejusdem monasterii primi fundatoris, cum pertinentiis earum (Les églises de Saint-Paul et de Saint-Martin n’ont été détruites qu’aprés 93 ; celle de Saint Calminius ou Carméry était détruite en 1726) : item in montanis ecclesiam de Giaco (Giat) cum pertinentibus sibi ecclesiis et earum possessionibus ; item ecclesiam de Rubiaco

  1. Note Wikisource : Ne fait pas parti de l’ouvrage original.