Catherine Tekakwitha/4

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Imprimerie du Messager (p. 289-291).

ÉPILOGUE


Les Jésuites avaient fondé la mission Saint-François-Xavier en 1668. Forcés de l’abandonner en 1783 par le manque de sujets, conséquence de la suppression de leur Ordre en 1773, ils furent remplacés par des prêtres séculiers. Ceux-ci la desservirent jusqu’en 1855. Ce fut alors au tour des Oblats de la prendre en main. En 1892, ils la passèrent à un prêtre séculier, l’abbé J.-Guillaume Forbes, aujourd’hui évêque de Joliette. Elle revint enfin à la Compagnie de Jésus en 1903.

Les Pères de la Compagnie sont donc aujourd’hui les dépositaires des reliques de Catherine Tekakwitha. Leur espoir est de faire parvenir la servante de Dieu aux honneurs de la Béatification. Les circonstances sont on ne peut plus favorables.

En effet, l’on sait que le troisième Concile Plénier de Baltimore, en 1884, envoya au Saint-Siège une supplique unissant le nom de Catherine Tekakwitha à celui des deux Jésuites, Isaac Jogues et René Goupil, pour demander leur béatification. La supplique du Concile, en ce qui concerne Catherine, a été reprise en 1922 par l’évêque actuel d’Albany, Monseigneur Edmund F. Gibbons. Pour obtenir de l’aide en cette importante affaire, il s’adressa au Général de la Compagnie de Jésus. Par son concours, disait-il, la Compagnie couronnerait son œuvre à l’égard de la servante de Dieu : elle l’a baptisée, formée à la vie chrétienne, lui a dévoilé la science et la pratique de la plus haute sainteté. Le Général acquiesça volontiers au désir de l’Évêque. Le Postulateur jésuite des causes de la Société a joint celle-ci aux autres. La cause est en marche. Rome a promis tout récemment d’ouvrir le procès informatif diocésain.

Pour le succès de l’entreprise, il est essentiel que les miracles éclatent de nouveau, et donc que le culte de la sainte grandisse, qu’on l’invoque partout avec confiance, qu’elle redevienne par son invocation, par ses reliques, par la poudre de son tombeau, la semeuse de miracles qu’elle fut au temps jadis.

Quelle leçon pour tous, sauvages et blancs, de voir un jour sur les autels une jeune Indienne, dont la foi et les mœurs furent mises à de rudes épreuves, mais en sortit toujours victorieuse !

Le Canada et les États-Unis puiseront de nouvelles forces au contact de ce lis très pur des bords de la Mohawk et des rives du Saint-Laurent.


FIN