Cendres et Poussières (1902)/« La mer murmure une musique »

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Cendres et PoussièresAlphonse Lemerre. (p. 47-48).
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CHANSON


La mer murmure une musique
Aux gémissements continus ;
Les sables font, sous les pieds nus,
Des tapis de velours magique.

Et les algues, sœurs des coraux,
Semblent, à demi découvertes,
D’étranges chevelures vertes
De sirènes au fond des eaux.


Le vent rude des mers rugueuses
Ne souffle point la guérison…
Ah ! le parfum, ah ! le poison
De tes lèvres, fleurs vénéneuses !

Tu viens troubler les fiers desseins
Par des effluves de caresses
Et l’enchevêtrement des tresses
Sur les frissons ailés des seins.

Ta beauté veut l’attrait factice
Des attitudes et du fard :
Tes yeux recèlent le regard
De l’éternelle Tentatrice.