Chansons madécasses/Chanson III

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CHANSON III.


Quel imprudent ose appeler aux combats Ampanani ? Il prend sa zagaye armée d’un os pointu, et traverse à grands pas la plaine. Son fils marche à ses côtés ; il s’élève comme un jeune palmier sur la montagne. Vents orageux, respectez le jeune palmier de la montagne.

Les ennemis sont nombreux. Ampanani n’en cherche qu’un seul, et le trouve. Brave ennemi, ta gloire est brillante ; le premier coup de ta zagaye a versé le sang d’Ampanani. Mais ce sang n’a jamais coulé sans vengeance. Tu tombes, et ta chûte est pour tes soldats le signal de l’épouvante. Ils regagnent en fuyant leurs cabanes. La mort les y poursuit encore. Les torches enflammées ont déjà réduit en cendres le village entier.

Le vainqueur s’en retourne paisiblement, et chasse devant lui les troupeaux mugissans, les prisonniers enchaînés, et les femmes éplorées. Enfans innocens, vous souriez, et vous avez un maître !

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