Chansons populaires de la Basse-Bretagne/Au bout de l’avenue

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AU BOUT DE L’AVENUE
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   Jeannette disait, au bout de l’avenue :
— Je ne suis pas venue ici en mes plus beaux atours ;

   Je ne suis pas venue ici en mes plus beaux atours,
J’ai à la maison cotillon neuf ;

   J’ai à la maison cotillon neuf,
Qu’il y a dix-huit tailleurs à faire, en un jour :

   Six taillent, et six cousent,
Trois polissent et trois aplanissent.

   Encore est-il resté après eux
De quoi attacher trois crochets, sur l’arrière ;


   Encore est-il resté après eux, de plus,
De quoi faire le trou de la poche, par où l’on attrape les puces.

   Encore ont-ils dit qu’ils viendront sans délai
Faire les fausses-manches (il est resté de l’étoffe) ;

   Faire les fausses-manches de toile blanche frisée,
Afin que je puisse marcher parmi toutes les filles ;

   Afin que je puisse marcher parmi toutes les filles,
Que je puisse d’autant mieux débaucher les hommes.


Chanté par Marie-Yvonne Le Goff. — Pleudaniel, sept. 1883.
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