Chronique de la quinzaine - 14 mai 1833

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Chronique no 27
14 mai 1833


CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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14 mai 1833.


Quelques événemens se sont passés cette quinzaine dont je pourrais vous entretenir longuement ; mais, malheureux retardataire que je suis, n’ayant la parole que deux fois par mois, que pourrais-je vous offrir qui n’ait pas été flétri en passant par les dix mille mains de la presse quotidienne ? Le salon est fermé depuis quinze jours ; parle-t-on encore du salon, si ce n’est quelques parties intéressées qui n’ont pas eu leur part de la maigre pluie de faveurs tombée du ciel ministériel ? Blaye a vu la conclusion du drame tragi-comique que recelaient ses murs ; en parlera-t-on encore demain ? j’en doute fort, pour ma part. Réveillerai-je votre attention en vous disant que voilà Méhémet-Aly devenu propriétaire légitime d’une notable portion du manteau impérial du sultan, son maître, et qu’ainsi la race arabe va se trouver sur un pied égal avec sa rivale la race turque ? Vous le savez aussi bien que moi, et sans doute vous ne vous en souciez guères.

Je vois cependant en Angleterre deux faits récens qui me paraissent mériter de nous arrêter un instant. L’un est le soufflet que viennent d’appliquer les électeurs de Westminster sur la joue de leur ancien représentant sir John Hobhouse, en élisant à sa place son antagoniste, le radical colonel Evans, indice prophétique de l’orage qui commence à gronder autour du ministère de lord Grey. L’autre, tout aussi important, est le bill qui s’élabore en ce moment pour l’émancipation des esclaves dans les colonies anglaises des Indes occidentales. S’il passe tel qu’il est conçu, la plaie la plus honteuse de l’humanité actuelle aura disparu dans vingt ans de cette partie du monde. Les lois sur la traite ne faisaient que prohiber l’importation de nouveaux nègres : celle-ci attaque l’esclavage dans sa source même.

Parmi nous, en dehors de la politique, les théâtres seuls peuvent fournir matière à quelques observations, et je vais vous en dire deux mots.

Les nombreux admirateurs du beau talent de madame Dorval n’apprendront pas sans intérêt qu’une représentation extraordinaire doit avoir lieu dans quelques jours à son bénéfice. M. Véron, avec son obligeance accoutumée, a mis la salle de l’Opéra à la disposition de madame Dorval. La composition du spectacle n’est pas définitivement arrêtée ; nous pouvons dire seulement que toutes les illustrations de nos théâtres y concourront, et qu’un de nos premiers écrivains a composé pour cette solennité un proverbe qui n’en sera pas la partie la moins piquante. La Revue publiera ce proverbe dans sa prochaine livraison.

Je vous ai dit un mot dernièrement du rajeunissement projeté du Théâtre Français, et je croyais, dans ma simplicité, avoir à vous annoncer aujourd’hui qu’on avait déjà mis la main à la besogne. Mais pas plus en fait d’art que de politique, les choses n’ont cette allure dégagée par le temps qui court. Le spirituel écrivain choisi pour opérer le miracle avait accepté : c’était chose à peu près conclue, et le grand œuvre allait commencer, lorsque soudain une double clameur s’est élevée dans les camps ennemis des classiques et des romantiques, mots dont je me sers à défaut d’autres à moi connus pour rendre ma pensée. On se rappelle la grotesque pétition faite par les premiers à Charles x, pour le prier d’interdire l’entrée du Théâtre Français à leurs adversaires. Depuis cette époque il paraît que l’encombrement s’est prodigieusement accru dans leurs portefeuilles ; qui d’entre eux a six tragédies, qui huit comédies, qui quatre ou cinq drames à écouler, sans compter M. Viennet, dont le bagage dramatique à lui tout seul s’élève, dit-on, à environ quarante mille vers. Dans cet état de pléthore effrayante, on sent que la veine poétique de ces messieurs a besoin d’une prompte et abondante saignée pour éviter une apoplexie prochaine, et en conséquence ils ont piteusement exposé leur situation au ministre, se plaignant que le directeur désigné, étant connu pour hanter les romantiques, et être infecté de leurs doctrines, fermerait inévitablement le chemin des honneurs à l’Arbogaste de M. Viennet et autres héros de même force, destinés à relever la scène française. D’autre part, les romantiques, j’entends les exagérés de la secte, ont porté des doléances en sens opposé à M. Thiers, qui de tout ceci aurait dû conclure naturellement que le futur directeur occupait à tout le moins un juste-milieu littéraire, et se réjouir d’une si belle découverte. Mais il n’en a pas été ainsi. Quel parti pensez-vous donc qu’aient embrassé dans tout ceci les hommes actuellement au pouvoir, ces mêmes hommes qui hier traduisaient Shakespeare, Schiller, exaltaient l’étude du moyen âge, prêchaient presque une croisade contre Racine et Voltaire, faisant à peine grâce à Corneille et Molière en qualité de romantiques et d’imitateurs du théâtre espagnol ; qui enfin avaient conçu un théâtre sans règles, une peinture sans dogmes, une sculpture sans autorités ; l’art, en un mot, livré à la fantaisie individuelle dans la plus large acception du terme ? Eh bien ! ces hommes qui parlaient ainsi hier ont bravement pris le parti de M. Viennet et consorts. Les habiles du parti vous diront naïvement : « Il s’agit ici de quelque chose de plus important que la littérature. Le romantisme, en accoutumant la jeunesse à ne pas reconnaître de règles, la conduit naturellement aux idées révolutionnaires. Au fond, voyez-vous, nous gardons nos doctrines romantiques, mais pour en user in petto et en jouir entre nous. En notre qualité d’hommes du pouvoir, nous prêchons le classicisme, qui plie l’homme dès le jeune âge à l’obéissance, etc. »

Bref, la nomination n’a pas eu lieu, et la place de sauveur de la Comédie Française est toujours vacante.

En attendant que le salut lui vienne des bureaux de M. Thiers, le Théâtre Français fait de lui-même un dernier effort pour maintenir sa barque à flot. Il vient d’annoncer l’apparition prochaine d’une pièce nouvelle de M. Casimir Delavigne, les Enfans d’Édouard, dont les répétitions avaient lieu depuis quelque temps avec un certain mystère. Je ne doute pas que le drame de M. Delavigne n’obtienne un honnête succès ; mais dût-il exciter le même enthousiasme que firent naître jadis les Vêpres Siciliennes à l’Odéon, il ne lui sera donné pas plus qu’à tout autre drame isolé, de tirer le Théâtre Français de sa léthargie mortelle. Ce sera tout au plus un palliatif passager. Ce qu’il faudrait au vieillard décrépit, ce serait une copieuse injection de sang neuf dans ses vieilles veines, le rajeunissement d’Elmire, et l’abandon de ses traditions surannées. Peut-être alors pourrait-il encore voir le public prendre le chemin du Palais-Royal.

Je pourrais dire de belles choses sur ce sujet, lecteur, mais vous ne connaissez pas tous les périls de la critique, tout les dangers du feuilleton. Depuis quelque temps, une certaine coutume commence à s’introduire, qui, si elle prenait racine et devenait à la mode, obligerait tout homme qui donne son avis sur les œuvres de son prochain, à prendre, avant de parler, ses licences dans un tir, et à ne marcher qu’armé d’une cotte de maille et d’une dague au côté. On dirait que le siècle veut rétrograder jusqu’aux jugemens de Dieu. Dernièrement un des collaborateurs de la Revue donne son avis d’une manière décente et rationnelle sur un ouvrage exposé au salon ; ne voilà-t-il pas que l’auteur s’avise de le menacer d’un cartel ? Je n’ai pas besoin de dire que la proposition a été reçue comme elle devait l’être. Plus récemment encore, un de nos plus mordans critiques, coupable avec récidive du crime de lèse-vaudeville sur la personne du grand manufacturier de cette espèce nauséabonde de produits, vient de recevoir une lettre anonyme par laquelle on l’engage à être désormais moins irrévérencieux envers ledit manufacturier, que sinon il se verra traduire sur la scène et accusé publiquement de je ne sais quelle infamie. Cela n’est-il pas joli ? J’en connais un troisième, coupable du même délit que le précédent, qui reçoit en lettres anonymes de quoi allumer son feu tous les matins et en revendre encore à l’épicier du coin. Voilà comme quoi les lettres ont été faites pour semer de fleurs le chemin de la vie, ainsi qu’on vous l’a sans doute appris au collège. Et notez que ces turpitudes se passent parmi des gens qui se disent hommes d’art. Mais l’art, voyez-vous, lecteur, l’art, ce mot dont on assourdit vos oreilles, voulez-vous connaître au fond son véritable sens pour ces hommes-là ? traduisez-le simplement par celui-ci : pot-au-feu ou marmite, à votre choix. Cela est dur à dire, mais cela est.

Au risque d’attirer sur ma tête quelque colère anonyme ou avouée d’auteur, il faut que je vous dise mon avis sur quelques livres que je viens de lire à votre intention, et non pour ma satisfaction personnelle.

L’auteur de Résignée poursuit, avec un zèle qui ne se dément pas, le développement de ses idées sur la régénération future de la société. Il y a quelque courage à marcher dans cette voie aujourd’hui que la foule se venge par le mépris de l’attention qu’elle a prêtée un instant aux grandes questions qui se sont agitées ces deux dernières années, et n’a plus pour elles que le ricanement de l’incrédulité. Les Ombrages[1] sont une espèce de trilogie par laquelle M. Gustave Drouineau a voulu démontrer les trois propositions suivantes : la réalité et la puissance de l’âme ; comment l’âme perd sa liberté et sa volonté ; et enfin comment la perte de la liberté et de la volonté peut conduire à la démence. Chacune de ces propositions forme le sujet d’un récit dramatique bien conduit et plein d’un intérêt soutenu. Nelly est une histoire charmante d’une jeune fille muette, et à qui l’amour rend la parole ; mais je lui préfère les Transactions comme donnant une solution plus complète de la question morale que l’auteur a voulu résoudre. Le chevalier d’A… me paraît le plus faible morceau du volume. Quant à la question en elle-même, c’est-à-dire le néo-christianisme, si j’ai bien compris ce que M. Gustave Drouineau a publié jusqu’à ce jour sur ce sujet, il me paraît appartenir de près à l’une ou à l’autre de ces nombreuses petites sectes qu’a enfantées le saint-simonisme, à celle principalement qui s’intitulait la science nouvelle, et qui n’a rien de commun avec les hommes à la longue barbe, au gilet symbolique, dont le chef expie en ce moment à Sainte-Pélagie le crime d’avoir été trop bon logicien. Comme M. Gustave Drouineau, la science nouvelle avait cherché à formuler les trois époques morale, religieuse et critique, à travers lesquelles est censé avoir passé le christianisme, et elle admettait que l’extension et l’application des doctrines chrétiennes pouvaient seules régénérer le monde. D’autres ont été plus loin, et de conséquences en conséquences sont arrivés au catholicisme, ou du moins la différence entre ses croyances et les leurs est si mince, qu’ils ne peuvent l’exprimer que par le mot sacramentel de progrès, aussi vague et aussi indéfini que celui d’extension que nous venons de voir plus haut. Il est inutile de rechercher avec quelles autres opinions de même nature le système de M. Gustave Drouineau peut avoir une parenté plus ou moins éloignée. J’avoue qu’il m’est impossible de comprendre où toutes ces doctrines en veulent venir, en admettant d’un côté la vérité du christianisme dont la prétention première est l’universalité de temps et de lieux, et en prétendant de l’autre lui donner un développement plus large. Il faudrait, ce me semble, avant tout, commencer par rendre le mot d’extension ou de progrès clair et palpable à tous, en d’autres termes, émettre un symbole précis et rigoureux qui contînt toute la pensée sur laquelle repose le néo-christianisme.

Jusqu’à présent je ne vois que des résultats généraux indiqués pour un avenir incertain, les masses sollicitées à entrer dans une certaine voie ; mais nul moyen d’exécution arrêté : rien qui s’empare de l’individu pour lui prescrire ses devoirs de tous les instans ; en un mot je n’aperçois qu’une loi ténébreuse dépouillée de toute sanction, un simple système philosophique bon à prendre ou à laisser au gré de chacun. Si, dans votre opinion, le christianisme est seul propre à régénérer la société, qu’avez-vous de mieux à faire que d’employer tous vos efforts à ranimer cette croyance aux trois quarts éteinte chez les masses ? ou si elle a besoin de modifications, indiquez clairement celles que vous voulez lui faire subir : alors nous pourrons nous entendre. Jusque-là c’est un combat dans les nuages, une pure logomachie.

Les Contes Hollandais[2], de M. Arnold da Costa, m’avaient séduit par leur titre au premier abord ; rien qu’à ce mot de contes hollandais, j’ai rêvé ingénument des soirées passées devant un bon feu de tourbe ou de charbon de terre, de fumée de tabac, de bierre écumante, ou bien de prairies humides et verdoyantes, de canaux, de kermesses, enfin de tout ce qu’un autre eût probablement rêvé à ma place. Est-ce ma faute ou celle de l’auteur si mon attente a été complètement trompée ? Ces contes se prêtent merveilleusement à tous les pays et à toutes les époques ; changez seulement les noms de lieux et de personnes ; remplacez Rotterdam, Amsterdam, Haarlem, le Keyersracht, le Nes, par Madrid, Paris, Naples, la rue Saint-Honoré ou la Puerta del sol ; au lieu de Rosa Koster, Maria Kuyper, Margarita Muys, mettez Léonie, Dolorida, Béatrix, ou le premier nom français, espagnol, italien, qui vous passera par la tête, et je doute fort que la couleur locale du livre en soit notablement altérée. M. Arnold da Costa ne paraît pas avoir compris qu’il lui fallait mettre en action quelques bonnes scènes de l’école flamande, au lieu de nous conter de petits récits d’amour, tous à dénoûmens ensanglantés, comme les grandes passions du midi. Je n’approuve pas non plus son Amsterdam à vue d’oiseau, comme inintelligible pour le lecteur sans une carte explicative, et comme réminiscence trop servile de l’admirable tableau de Notre-Dame de Paris.

Je ne quitterai pas les Contes hollandais sans dire un mot à l’auteur de son style. Pourquoi gâter à plaisir ce qu’il a reçu en partage d’imagination et d’originalité, par des phrases telles que celles-ci ? Il s’agit d’une noce de village : « Ces joyeux maîtres bacchanalisaient de leur mieux, dévoraient très allègrement crêpes au lard, poissons secs, saumons fumés, et s’empourpraient bellement le nez par les innumérables lampées dont ils s’arrosaient le gosier pour empêcher la soif de venir. » Et plus loin, pour peindre le désespoir d’une jeune fille qui vient de perdre son amant : « Elle se tordait devant moi comme ces vers qui se débattent dans du vinaigre, lascive, effarée, élastique, crispée, poussant de longs gémissemens, mordant avec démence les barreaux de ma chaise, rayant le parquet de ses ongles à en saigner. » Est-ce là, s’il vous plaît, du français ou du hollandais ? Moi, je parierais presque pour le dernier. À coup sûr cela est exécrable.

Le Salmigondis vient de jeter sur la place son tribut accoutumé de contes de toutes les couleurs. La huitième livraison offre la même quantité que les précédentes de noms inconnus, parmi lesquels brillent çà et là quelques astres qui depuis long-temps se sont levés sur l’horizon littéraire. Ne me demandez pas de vous signaler un à un tous les contes qui gisent côte à côte dans ce volume comme les momies des nécropoles d’Égypte. Je ne veux pas troubler le repos des auteurs pour conserver le mien. Trois seuls ont laissé une trace dans mon cerveau : La veuve du poète, par madame R. de Thellusson, tableau animé et touchant de la fascination que peut exercer un homme de génie sur la femme qu’il s’est choisie pour compagne ; le Mariage d’un vilain, où M. Paul de Musset a su rajeunir ce vieil oripeau d’opéra comique, le droit du seigneur ; et l’Horloge d’or, par M. N. de Salvandy, fragment d’idée revêtu d’une apparence philosophique comme les contes de ma Mère l’oie. Je me suis demandé en lisant ce dernier si c’était bien là l’ouvrage d’un homme d’esprit, tel que l’auteur d’Alonzo l’est incontestablement, et voilà pourquoi ce conte m’est resté dans la mémoire.

Un éclair de doute a traversé mon esprit en voyant apparaître le second volume des Heures du soir, livre des femmes. La petite mystification que contenait le premier, m’avait mis sur mes gardes. Une spirituelle préface, équivalant presque à une déclaration de guerre, annonçait qu’il était interdit à tout auteur portant barbe au menton de coopérer à la rédaction de cet ouvrage. Ce devait être une œuvre de femmes dans toute la force du terme. Puis, comme effrayées de cette levée de boucliers, ces dames ne s’étaient-elles pas avisées d’admettre dans leurs rangs deux jeunes gens qui s’étaient contentés, pour tout déguisement, de féminiser leurs noms de baptême ? Ce qu’il y a de plus piquant dans tout ceci, c’est que la critique n’a pas vu passer le moindre petit bout d’oreille qui vînt éveiller ses soupçons et l’avertir de la supercherie. Un habile homme de ma connaissance a donné dans le piège en plein, et a répandu toutes les fleurs de sa galanterie aux pieds de ces messieurs, qui ont dû bien rire du succès de leur déguisement. Cette fois des noms bien connus ne permettent pas le plus léger doute sur l’identité des sexes. C’est bien à la plume élégante et gracieuse de madame Amable Tastu que nous devons Trop tard, récit où brillent une observation fine des mœurs de notre époque et une satire mordante de certains hommes habiles à faire leur chemin, et de celle de madame Elisa Voyart que sont sortis les Fiançailles et l’habit de noce, peinture naïve des mœurs de la Lorraine dans le dernier siècle. Laura Murillo, par madame Mennessier-Nodier, est un petit épisode de la peste de Barcelonne qui n’a d’autre défaut que d’être trop court. Quant à madame Hortense Allart qui s’est bornée cette fois à traduire une vieille chronique romaine recueillie par Muratori, elle nous doit, pour réparation d’avoir pris ce vêtement d’emprunt, de se révéler sous sa propre forme dans un prochain volume.


CONTES À LA JEUNESSE, PAR MADAME LAURE BERNARD[3].


Ces contes, adressés par l’auteur à sa jeune amie, mademoiselle Fanny Fénimore Cooper, fille de l’illustre romancier américain, ont de la grâce et du naturel. Le style, en dépit de quelques négligences semées çà et là, est en général d’une élégance et d’une facilité soutenue. Il s’y montre en outre un talent d’observation fort remarquable. Les personnages sont mis en scène, et leurs caractères sont développés avec une netteté, une précision qui rappelle assez la manière de M. Mérimée. Bien que s’adressant à la jeunesse, ces contes seront donc une lecture agréable pour tous les âges ; c’est ce qui nous encourage à les recommander à nos lecteurs, sans crainte d’engager notre responsabilité littéraire.


M. de Gagern vient de publier à Berlin la correspondance de M. de Stein, qui a joué un rôle si actif dans les évènemens des années 1813 et 1814. Ce ministre fut le fondateur des nombreuses sociétés secrètes, qui contribuèrent si puissamment au renversement de la puissance de Napoléon en Allemagne. Cet ouvrage produit une grande sensation dans tout le pays.


— Il paraît depuis quelque temps à Berlin, sous la direction de M. Ranke, un recueil historico-politique, qui compte pour collaborateurs les hommes les plus distingués du nord de l’Allemagne, tels que MM. de Savigny, Hoffmann, Eichhorn, etc.


  1. vol. in-8o, chez Gosselin.
  2. Chez Urbain Canel.
  3. Chez Pierre Maumus, rue Guénégaud.