Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0887

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Louis Conard (Volume 5p. 260-261).

887. À GEORGE SAND.
[Fin 1866 ou premiers jours de 1867].

Ne vous ayant pas près de moi, je vous lis ou plutôt relis. J’ai pris Consuelo, que j’avais dévoré jadis dans la Revue Indépendante.

J’en suis, derechef, charmé. Quel talent, nom de Dieu ! Quel talent ! C’est le cri que je pousse par intervalles, dans le « silence du cabinet ». J’ai tant pleuré pour de vrai, au baiser que Porpora met sur le front de Consuelo !… Je ne peux mieux vous comparer qu’à un grand fleuve d’Amérique. Énormité et douceur.

Je n’ai pas encore lu les Odeurs du grand homme nommé Veuillot. S’il n’y a pas d’injures contre nous, c’est incomplet. Et des gens d’esprit admirent tout cela, pourtant ! Oh ! saint Polycarpe !