Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0919

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Louis Conard (Volume 5p. 306).

919. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, mardi, 2 heures [11 juin 1867].
Mon Loulou,

J’ai les boutons de manchette de ton époux attenant à une chemise.

Tâche de me retrouver : 1o mon écrin et ma croix ; 2o mon passe-partout ; 3o la clef de ma cantine.

Le père Cloquet arrivera seul ici jeudi.

Dans quelle exaspération j’étais ce matin !!

Je vous embrasse, en exceptant de mes tendresses votre bon petit domestique de voyage.

Ton vieux.

Ce à quoi je tiens le moins, c’est à mon paletot[1], quoique je serais content de le retrouver.

Ta mère va très bien.

Nous vous attendons toujours demain par le train express du soir.


  1. « Le paletot avait été égaré au bal des Tuileries, par la faute de mon domestique, « le petit Tiger » ; puis, au moment de refaire la caisse, plusieurs objets ne s’étaient pas retrouvés. Ce qui avait exaspéré mon oncle, c’est qu’à 5 heures du matin mon domestique, très correct, avait cru devoir remettre un tablier de service pour aider aux préparatifs du départ. Alors mon oncle était entré dans une fureur « homérique », comme il appelait lui-même ces accès d’exaspération. » (Note de Mme Commanville.)