Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1020

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Louis Conard (Volume 6p. 16-17).

1020. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Jeudi matin [1869].
Princesse,

La belle visite que vous avez reçue hier au soir m’a empêché de vous rappeler le nom de mon neveu[1]. Vous aviez l’air de tellement vous amuser que je n’ai pas osé vous interrompre.

Quelle tête ! et quel chapeau ! quelle bouche !

Mais comme le dîner avait été bon ! C’est le seul moment agréable que j’aie passé depuis six semaines. Vous voir de près, vous entendre, et vous regarder tout à mon aise m’a fait un bien exquis.

Je compte renouveler cette joie-là lundi prochain. En l’attendant, je vous baise les deux mains, Princesse, et suis tout à vous.


  1. Commanville, demande à être consul de Prusse à Dieppe.