Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1274

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Louis Conard (Volume 6p. 354-355).

1274. À ALPHONSE DAUDET.
Mardi matin [mars 1892.]

C’est purement et simplement un chef-d’œuvre ! Je lâche le mot et je le maintiens.

J’ai commencé Tartarin dimanche à minuit ; il était achevé à 2 h. 30 ! Tout, absolument tout, m’a diverti ; plusieurs fois j’ai ri tout haut aux éclats. L’invention du chameau est une merveille ; il est bien développé et « couronne l’édifice ».

Tartarin sur le minaret, engueulant l’Orient, est sublime !

Enfin votre petit livre me semble avoir la plus grande valeur. Tel est mon avis.

Je compte m’en retourner vers ma maison des champs dans une douzaine de jours. D’ici là, tous mes moments sont pris. Je voudrais vous voir cependant. Mais comment faire ? Dimanche dans l’après-midi je serai chez moi.

Et vous ? quand vous trouver ?

Où trouver aussi votre frère, que je n’ai pas encore remercié de son livre ?

À bientôt, n’est-ce pas, et à vous.

Les chasseurs de casquettes ! Barbassou, les nègres mangeant le sparadrap, le Prince, etc. ! Très beau, très beau !