Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 8-9/1827

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Louis Conard (Volume 8p. 236-237).

1827. À SA NIÈCE CAROLINE.
Mardi, 6 heures 1/4 [18 mars 1879].

J’ai bien peu de temps, mais je tiens à embrasser ma pauvre fille.

D’abord, l’Art avant tout ! Je connais, dans la liste que tu m’envoies : Cabanel, Boulanger, Harpignies, Puvis de Chavannes (indirectement). Mais voici une autre liste prise dans le Temps de ce matin, et qui ne concorde pas du tout avec la tienne. Tâche de m’avoir la vraie, alors j’aviserai à dresser mes batteries ! Il faudrait aussi savoir qui fera le Salon dans les grands journaux.

Je suis content de ce que tu me dis de tes deux portraits. Espérons, ma pauvre fille, que quelque chose, enfin, nous réussira !

Quant aux deux places d’Ernest, j’aimerais (dans l’ignorance où je suis des détails) celle des Tabacs ; car, s’il faut régir des biens en Berry, ce sera peut-être un exil…

Nous causerons de tout cela et de bien d’autres choses, de samedi prochain en huit, n’est-ce pas ?

Aujourd’hui, enfin, je me suis hasardé à descendre ! Grande chose ! Je fais quelques pas avec une canne, comme un scheik.

Je t’embrasse ; le bateau siffle.

Vieux.