Correspondance de Voltaire/1722/Lettre 71

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Correspondance de Voltaire/1722
Correspondance : année 1722GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 80-81).
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71. — À M. DE MONCRIF[1].

À Ussé.

Il me semble, mon cher monsieur, que j’ai tardé bien longtemps à vous remercier de la bonté que vous avez eue d’accepter une place de distributeur des souscriptions de Henri IV. On m’a mandé qu’on avait fort frondé à Paris le projet d’impression de mon poëme : c’est mon libraire de Hollande qui s’en est uniquement mêlé, et qui en cela a suivi exactement les usages de son pays ; mais les Français ne trouvent pas bon qu’en Hollande on fasse quelque chose à la hollandaise. Il y a longtemps qu’ils sont en possession de l’incorrigible manie de condamner tout ce qui n’est pas dans leurs usages. Pour moi, quelque usage que je suive, je serai toujours dans celui de vous aimer très-tendrement. Je vous supplie d’assurer vos amis que mon poëme se débitera en France avec privilège.

Mille respects à M. d’Argenson. Mon adresse est à Ussé, par Tours. Je vous embrasse mille fois.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.