Correspondance de Voltaire/1725/Lettre 142

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Correspondance de Voltaire/1725
Correspondance : année 1725GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 139).
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142. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].

1725.

Je répondrai à nosseigneurs les comédiens le beau mot que le duc d’Orléans dit aux députés du parlement : « Allez vous… » J’aime mieux Mariamne qu’eux. Je veux qu’elle soit bonne avant que d’être jouée. Je me suis corrigé de mes précipitations, et Inès me fait voir qu’on ne fait rien de bien en peu de temps. Je travaille donc nuit et jour ; je fais peu de vers et j’en efface beaucoup : sans cela, mon cher monsieur, vous me verriez souvent chez vous et chez Mme de Ferriol, à qui je vous prie de le dire.

Je ne puis donc répondre précisément à votre lettre ; tout ce que je puis vous dire, c’est que je commence à retravailler le second acte. Soyez, je vous en prie, plus sévère que moi ; n’ayez d’indulgence que pour mes défauts ; n’en ayez point pour mes vers. En fait d’amitié, votre indulgence me sera inutile.

Je pars demain pour votre Ablon avec milord. Je pourrai bien, dimanche, envoyer à ces faquins une mauvaise pièce qui sera encore assez bonne pour eux.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.