Correspondance de Voltaire/1725/Lettre 149
C’est au coche qui partit mercredi dernier que je fis mettre un paquet de Mariamne à l’adresse de Mme la présidente de Bernières. Vous en ferez des présents à ceux de nos amis qui ont le plus d’indulgence pour mes vers. Je pars dans deux jours pour Fontainebleau. Mon adresse est chez Mme de Prie. Écrivez-moi, mon cher Thieriot, et aimez-moi. On joue toujours Mariamne et l’Indiscret. Je vais faire imprimer cette petite comédie. J’ai été obligé de faire imprimer Mariamne à mes dépens. Il a fallu rompre le marché que j’avais fait avec les libraires, parce que les éditions contrefaites leur coupaient la gorge ; ainsi je me la suis coupée moi-même par bonté, et j’ai fait tous les frais : il n’en sera pas de même de l’Indiscret. Je suis las du métier d’imprimeur. Mandez-moi comment vous vous en trouvez, et si Mahomet[2] est en bon train d’aller. Adieu, je vous souhaite son paradis dans ce monde et un grand débit de son histoire.