Correspondance de Voltaire/1736/Lettre 622

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Correspondance : année 1736GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 96-97).
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622. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
À Cirey, ce 10 juillet 1736.

J´écris, mon cher abbé, à M. Bégon, pour le remercier de ses soins, et pour lui dire que c’est par devant le juge de Joinville que je consommerai l´affaire du procès contre d´Hombre.

Si vous voyez M. Robert, je vous prie de lui recommander l´affaire de Couillé-Ménard. C’est une antienne qu’il lui faut répéter souvent.

Vous ne lui donnez sans doute de l’argent pour cette affaire qu’en connaissance de cause. Je vous remercie de la gratification faite à Lamare, d’autant plus que c’est la dernière que mes affaires me permettent de lui accorder.

Je vous ai prié de faire acheter par monsieur votre frère la Physique de Musschenbroeck, et de la faire porter chez M. Melon, au Carrousel.

J’ajoute à cette prière celle de me faire acheter une petite table à écran, qui peut servir à la fois d’écran et d’écritoire, et de la faire porter de ma part chez. Mme de Winterfeld, rue Plàtrière, près des filles de Sainte-Agnès.

Souvenez-vous des deux petites tablettes à armoire pour mettre à côté d’une cheminée. Je veux que ce soit une chose très-commode et très-jolie.

Voilà-t-il assez de peines que je vous donne, mon cher ami !

Ne vous donnez pas au moins celle d’aller chez Lechanteur.

M. du Châtelet doit vous donner pour moi un mandement de cent pistoles sur Bronod. Je vous prie de demander ce mandement à M. du Châltelet quand vous le verrez, car je serai obligé de tirer bientôt quelque argent sur vous. Du reste mes affaires, comme vous savez, sont très-simples et très-aisées. Il n’y a que l’affaire de Bouillé-Ménard qu’il faudra poursuivre avec chaleur, et faire assigner Mme Daubigné, tutrice des enfants à qui Bouillé-Ménard appartient, car voilà le terme expiré auquel on me doit déjà huit mille francs, selon l’énoncé de l’arrêt.

On m’a renvoyé plusieurs lettres de l’hôtel d’Orléans,

Je vous prie d’envoyer à M. Goy, avocat qui demeure au rez-de-chaussée, l’argent du port de ces lettres, qu’il a bien voulu avancer pour moi. Il sera sensible à cette attention. Avez-vous retiré mon portrait ? Avez-vous fait commencer les copies ? Le ferez-vous graver ?

Adieu, mon ami. J’en use avec vous comme je vous prie d’en user avec moi. Je voudrais bien être assez heureux pour recevoir quelqu’un de vos ordres.

  1. Édition Courtat.