Correspondance de Voltaire/1737/Lettre 772

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Correspondance : année 1737GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 302-303).
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772. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
Ce 5 (auguste 1737).

En réponse à la vôtre du 3.

Je vous prierai, mon cher abbé, de demander à votre homme aux thermomètres si les siens sont faits sur les principes de M. de Réaumur, et s’ils correspondent avec ceux de M. de Réaumur : car ces instruments ne sont agréables qu’autant qu’ils sonnent la même octave.

Il faudrait m’envoyer une livre de mercure, et des tuyaux de baromètres faits pour la planche graduée que vous m’avez envoyée, avec la manière de les emplir de mercure.

Il y a un livre des expériences de Polinière, nouvelle édition, que je vous prie d’envoyer aussi, le tout dans le ballot qui arrivera avec le chimiste ou avant lui.

Je vous prie de me dire le nom de ce chimiste, car encore faut-il savoir son nom.

On a très-mal fait de se reposer sur la parole positive du prince de Guise. Les paroles positives des princes sont des chansons, et les siennes sont pis. Il faut absolument lui écrire, et, quelque temps après, faire saisir sur les fermes générales. Il ne coûte pas grand’chose d’écrire aussi de temps à autre à l’infendant de M. de Richelieu. Vous me ferez plaisir de m’envoyer les factums, pour et contre, sur son affaire.

Un petit mot encore à M. de Lézeau, je vous prie. Il faut que monsieur votre frère lui demande positivement dans quel temps et sur quels effets il prétend me payer ; après quoi il faudra agir.

Je ne crois pas que MM. Delarue refusent trois cents louis en or sur une somme de vingt mille livres. Il faut tâcher de les y engager.

Je vous supplie de presser encore Hébert, de la part de Mme du Châtelet, et de l’assurer que l’argent est au bout.

Je vous embrasse tendrement.

  1. Édition Courtat.